Annales des Mines (1900, série 9, volume 17)
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L'ATTELAGE AUTOMATIQUE DES VÉHICULES
l'attelage automatique, sous l'inlluence du choc des doux véhicules, apparaissait comme le moyen radical de supprimer tout danger pour le personnel. Aussi un grand nombre de dispositifs satisfaisant plus ou moins à cette condition avaient-ils été inventés et mis sur le marché, mais sans que leur emploi se généralisât. Leur peu de succès s'explique par deux raisons : 1° Un très grand nombre d'entre eux ne tenaient pas les promesses de leurs inventeurs, n'étant automatiques que de nom, ou ne donnant pas un attelage suffisamment sûr ; 2° Tous ces appareils ne pouvaient s'accoupler entre eux, et les ennuis qui résultaient d'un pareil inconvénient auraient suffi à les faire rejeter. L'un de ces appareils est cependant à retenir. C'est le crochet Miller qui, inventé dès 1863, avait obtenu un succès considérable et armait la plus grande partie du matériel à voyageurs des États-Unis. Le système Miller se compose d'un long crochet placé dans un plan horizontal, et dont la tige est articulée à son extrémité sur la barre de traction au moyen d'une charnière verticale. Un ressort à lame d'acier, agissant latéralement, repousse constamment le crochet du côté de son bec. Lorsque deux de ces appareils sont lancés l'un contre l'autre, ils se rencontrent par des surfaces obliques et se poussent mutuellement de côté. Mais dès que les deux becs viennent en regard, les crochets s'assemblent, et les ressorts les empêchent désormais de se séparer. Pour dételer, il suffît, au moyen d'une combinaison de leviers, de tirer en arrière les crochets de façon que l'un d'eux échappe à la prise de l'autre. Ce système, qui existe encore sur un grand nombre de réseaux, et que bien des ingénieurs ne voient abandonner qu'à regret, fonctionne d'une manière très satisfaisante.
SUR
L ES
CHEMINS
DE
FER AMÉRICAINS
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Mais, s'il convient bien au matériel à voyageurs, sa fragilité relative et son prix élevé le rendent impropre au service des wagons de marchandises. Il ne pouvait donc être, à l'époque dont nous parlons, d'aucun secours pour la solution du problème. II. —
CRÉATION DU COUPLEUR
M. C. B.
Tel était l'état de la question, lorsqu'elle fut portée pour la première fois, en 1883, devant l'Assemblée générale de la « Société des constructeurs de wagons » (Master Car Builder's Association). Cette association groupe à la fois les principaux industriels s'occupant de la construction du matériel roulant et les ingénieurs du matériel et de la traction d'un très grand nombre de Compagnies de chemins de fer. Elle était donc particulièrement qualifiée pour prendre en main la solution du problème, et il n'est que juste de dire qu'elle s'est toujours montrée à la hauteur de cette tâche. Une Commission fut nommée et chargée d'étudier la question des coupleurs automatiques. Mais le nombre des appareils à examiner était tellement considérable, les solutions proposées si variées qu'en 1884 on n'était encore arrivé à aucun résultat, si ce n'est de condamner beaucoup de ces systèmes, comme impropres au service ou dangereux. Cette étude préliminaire avait cependant mis en lumière deux points importants, qui, après discussion à l'assemblée de 1884, furent adoptés en principe. D'abord la nécessité de choisir et de faire accepter par les Compagnies un type uniforme dans lequel devraient rentrer tous les coupleurs mis en service, de telle sorte qu'il fût possible d'atteler ensemble deux quelconques de ces appareils. Ensuite l'opportunité, puisqu'on substituait un système