Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1900, série 9, volume 17)

566

ÉTDDES SUR LES BASSINS HOUILLERS

la pointe du Rouvergue ; on connaît le raccordement de la couche Sans-Nom, exploitée à la base de la montagne Sainte-Barbe, avec la couche Sans-Nom, qui longe le bord sud-est du Rouvergue; donc, si la première fait partie d'une nappe charriée, il en est de même pour la seconde, et comme les micaschistes sont en place avec la brèche, la surface de séparation a nécessairement sa trace entre la brèche et Sans-Nom. 11 vaudrait mieux sans doute pouvoir reconnaître cette trace par une observation directe ; je n'ai pu y arriver; mais on ne peut réellement s'étonner (m'en l'absence de galerie et de tranchée une surface de glissement, à peu près parallèle aux couches, ne se reconnaisse pas dans les affleurements de ces terrains si uniformes. On peut seulement remarquer que nous sommes lii dans le bassin de Bessèges et non plus dans celui de la Grand' Combe, que les couches du Feljas existent au nord à Crouzoule, au sud à Cendras et à Boiscomunm, et qu'il n'y. a aucune raison pour qu'elles n'existent pas là, si la série était normale ; leur absence suffirait à faire présumer l'existence d'une faille. De plus, à partir de la vallée de l'Avèno, on constate au-dessus de la brèche l'existence d'une petite couche, qui ne fait pas partie du s\-stème de Sans-Nom, tel qu'on le connaît aux autres points, mais qui, par contre, ressemble tout à fait à la couche PierreBrune, qui forme, de Crouzoule à Trélys, la base du système du Feljas ; l'existence de la base de ce système rend encore plus invraisemblable la disparition brusque de sa partie supérieure. M. Grand'Eury en conclut que le système est intermittent; je crois plus rationnel d'en conclure qu'il est là supprimé par la faille. D'ailleurs ce n'est même pas une hypothèse, si les conclusions précédentes, relatives à l'accident du col Malpertus, sont exactes et bien fondées ; s'il y a eu charriage, partout où nous pouvons prouver que certains bancs sont en place et que d'autres bancs sont en continuité avec

BASSIN HOUILLER DTI GARD

567

ceux de la nappe charriée, nous avons par là même prouvé que la surface de charriage passe entre les deux ; c'est une preuve indirecte; mais elle est aussi sûre qu'une preuve directe tirée de la constatation de l'affleurement de la faille. Nous nous trouvons ainsi, en parlant du vallat de la Grand'Combe, après avoir démontré d'une manière que je crois irréfutable l'existence d'une surface de charriage, l'avoir suivie tout autour du Rouvergue, jusqu'auprès du Martinet, c'est-à-dire jusqu'en face de l'endroit où l'étude de la bande de Bessèges nous avait conduit à en présumer l'existence. L'accident est légèrement rejeté vers l'ouest par la faille des Ribots ; il passe, comme je l'ai dit, entre le Martinet et la colline de Gournier, avec une direction qui le met juste en face de la surface de séparation des couches de Gagnières et des couches de Molières, telle qu'on l'a constatée dans la galerie de Ro-biac. On se rappelle que les raisonnements relatifs aux dressants de Bessèges, qui menaient à prévoir indirectement l'existence d'une surface de charriage, supposaient (pie cette surface, en se rapprochant du Rouvergue, devait être moins inclinée que les couches. Or c'est précisément ce qui a lieu; notre surface de charriage, telle qu'elle résulte de ses affleurements autour du Rouvergue, repose sur les tranches des couches houillères qu'elle rabote de plus en plus, jusqu'à entamer au-dessus du Rouvergue la surface des micaschistes ; cela implique évidemment pour cette surface, aux abords du Rouvergue, une inclinaison moindre que celle des couches. Il y a là, on l'avouera, une remarquable confirmation (*). (*) On a rencontré dans la galerie de Robiac, entre les couches de Gagnières et de Molières, une petite faille, qui ne semble pas pouvoir être la trace de la surface de charriage, mais qui pourrait suffire à expliquer qu'on ne l'ait pas rencontrée, conformément au croquis de la fig. 16 (Voir Pl. IX, fig. 3). Il est d'ailleurs très possible qu'une surface de glissement parallèle aux bancs passe inaperçue.