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ÉTUDES

SUR LES BASSINS

HOUILLERS

Mais, si l'on étudie de plus près la question, on voit .que les choses sont plus complexes, et que probablement le pli anticlinal de Champmarit vient se superposer à des accidents d'une autre nature. M. Platon, dans des notes manuscrites qu'il a bien voulu me communiquer, a remarqué qu'on peut suivre le dressant de Comberedondc jusqu'il sa rencontre avec la faille de la Cascade, et le dressant de Grand'Baume jusqu'à sa rencontre avec la faille de Champmarit ; il émet l'opinion que ces deux failles ne seraient autre chose (pie la continuation transformée des deux dressants. Il y a là une illusion, provenant do ce i [ue l'attention est plus souvent appelée sur les dressants des couches de houille que sur ceux des autres bancs ; tous les bancs sans exception forment dressant et, dans ce nombre infini de dressants qui s'emboîtent les uns dans les autres, il n'y a aucune raison pour que quelques-uns prennent une importance et arrivent à jouer un rôle spécial, en se transformant en accidents indépendants et d'une autre nature. Ce n'est pas de cette manière, je crois, qu'il faut comprendre la liaison de ces accidents avec la structure des régions voisines. La circonstance vraiment indicatrice de cette liaison me semble être la convergence déjà signalée de ces accidents vers l'aboutissement, dans le bassin do la Grand'Combe, de la ligne de dislocation transversale qui correspond au gclfe de Crouzoule, convergence qui prend une évidence plus grande et un caractère plus frappant, quand on remarque que la bordure du bassin houiller est manifestement en faille en. face de Cornas jusqu'auprès de Landrieux. Or l'on peut se rappeler que ce point de convergence est précisément celui vers lequel venaient aboutir les failles de Bessèges, contournées' autour de la pointe de micaschistes des Martinets (voir fig. 7); j'ai dit que ce contournement et cette sinuosité des affleurements s'expliquent par la

BASSIN

HOUILLER DU

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nature spéciale de ces failles, primitivement presque horizontales et postérieurement plissées. S'il en est ainsi, il y auraitlieu.de se demander si quelques-unes des failles actuellement en discussion ne pourraient être le prolongement de celles de Bessèges, et être comme elles des failles de glissement, plissées avec les couches. La faille de Champmarit répondrait assez à cette idée. « D'abord, comme le dit M. Sarran (/ne. ci/., p. 139), on ne trouve pas le plan de cassure de cette faille : c'est un immense plissement avec soulèvement ou affaissement de l'une de ses parties. » M. Grand'Eury dit de même (p. 29) : <( Elle se présente sous forme d'une arête de rebroussement. sans cassure, ni brèche de frottement.» Ce qui est plus important, c'esl que, sur le bord de cette faille, au Mas Andrieu, on voit, affleurer un lambeau assez important de micaschistes ; et cependant, vu la nature dos roches voisines au sud, c'est-à-dire du même côté de la. faille, il ne paraît pas possible que ces micaschistes soient en place. C'est, selon toute vraisemblance, un lambeau arraché en profondeur et traîné sur le plan de faille, comme le lambeau de brèche signalé près du Pontil. Il y a là une circonstance incompatible avec l'idée que la faille de Champmarit soit simplement une faille de glissement, sur le flanc d'un anticlinal ; cette circonstance me semble même appeler nécessairement la conclusion que c'est une faille de traînage, et cette conclusion viendrait singulièrement corroborer celle à laquelle j'étais arrivé pour les failles de Bessèges. La faille, verticale près des affleurements, se raplatirait en profondeur, comme le montre la figure (voir plus loin, fig. 21 ) ; et, au fond, ainsi que je l'ai déjà dit, il n'y a pas lieu de s'étonner que toutes ces failles, qu'on suppose moyennement horizontales, se montrent toujours presque verticales aux affleurements, puisque ce sont seulement les mouvements postérieurs qui, en les redressant avec les couches, leur ont donné quelque chance d'affleurer.