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ÉTUDES SUR LES BASSINS HOUILLERS

que tous les indices sont en faveur de l'opinion de M. Munier-Chalmas. Il y a d'abord une raison d'ordre général et mécanique ; les grands charriages alpins sont maintenant connus : au nord (travaux de MM. Lugeon et Schardt), à l'est dans l'Ubaye, sans même parler de la dernière hypothèse de M. Termier (travaux de MM. Kilian et Haug), et au sud, en Provence ; il faut donc admettre qu'ils se développaient tout le long du demi-cercle formé par les Alpes. Or, si le bord des nappes charriées suivait parallèlement ce demi-cercle, la continuité s'oppose à ce que, du centre de cet arc, soit partie la quantité de matière nécessaire pour en couvrir la superficie extérieure. Le front de la nappe charriée, qui s'est étendu des Carpathes à l'ouest de la Suisse, ne pouvait pas se contourner brusquement, mais devait se continuer à peu près en ligne droite, ou avec une inflexion légère et progressive, en avant de la région pyrénéenne. Il a donc dû nécessairement en exister des traces au sud du Plateau Central. Les raisons d'observation directe sont plus précises : dans le bassin du Gard, j'ai déjà mentionné plus haut le curieux caractère présenté par la faille des Ouïes dans la tranchée du chemin. de fer, près du puits des Ouïes; c'est une faille peu inclinée, parallèle aux bancs, et ne s'apercevant que parce qu'elle supprime une partie de la série ; je ne connais pas d'exemple de faille d'affaissement qui ait ce caractère ; c'est par contre, dans les pays de montagnes ou de plissements énergiques, le caractère constant des failles de plissement ou de charriage. J'ai mentionné aussi la faille de bordure qui, près de Pont-Gisquet, suit pendant longtemps la bordure cristalline, puis, en face d'Alais, se contourne brusquement pour envelopper, dans une demi-ellipse, une pointe de terrains jurassiques affaissés. Sans doute l'affaissement à

BASSIN HOUILLER DU GARD

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l'emporte-pièce d'une région donnée, limitée ainsi par une faille elliptique, n'est pas mécaniquement impossible ; mais je ne crois pas que ce soit un phénomène naturel, c'està-dire un phénomène dont l'observation nous montre l'existence ou la possibilité. A mes yeux il faut, pour expliquer le contour de ses affleurements, que la faille de Pont-Gisquet soit une faille moyennement horizontale, postérieurement plissée . Voilà donc trois faits, relatifs aux failles du bassin, qui ne sont pas identiques, mais qui plaident identiquement en faveur de la même explication ; on avouera que, s'il faut les expliquer par des cas d'exception, c'est-àdire renoncer à les expliquer, c'est là une rencontre bien extraordinaire. Mais il y a un autre argument indirect, qui a aussi une grande force. Dans le bassin oligocène d'Alais, on trouve, dans les poudingues qui en forment la partie supérieure, une série de blocs urgoniens, enfouis par leur base dans le Tertiaire, faisant saillie à sa surface, et trop volumineux pour qu'aucun transport torrentiel puisse en expliquer la présence. Il n'y a pas, avec les conditions de température révélées par la flore oligocène, à songer à un transport glaciaire. Il y a donc là un fait, remarqué depuis longtemps et complètement inexpliqué. Or supposons qu'il y ait eu des charriages dans la région après le dépôt de l'Oligocène, et qu'une nappe d'Urgonien (renversée ou non, lame de charriage ou lambeau de poussée) se soit trouvée étendue sur les poudingues. La dénudationl'a fait presque complètement disparaître et n'a laissé comme témoins (certainement dans des synclinaux) que ces blocs épars, dont la dimension alors peut être aussi grande qu'on voudra, sans que l'hypothèse s'en trouve gênée. Comme je l'ai dit plusieurs fois, c'est déjà une vraisemblance en faveur d'une explication, d'apparaître comme la seule possible. Enfin il est bon d'ajouter que plus au sud, à Saint-