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LE GISEMENT DE CERRO DE PASCO

car toute la superficie des terrains du Cerro est « pacos ». Peu à peu les travaux se concentrèrent sur les points où le minerai était le plus particulièrement abondant et riche et là on fut s'approfondissant toujours davantage. On a ainsi creusé d'énormes excavations ou « tajos », qui ensemble occupent de 25 à 30 hectares. Le plus grand de ces « tajos », celui de Santa Rosa, ne mesure pas moins de 16 hectares et atteint jusqu'à 100 mètres de profondeur au-dessous du sommet de la colline de Santa Catalina. En même temps d'innombrables galeries étaient pratiquées sous les maisons que les mineurs avaient construites sur le gisement même, à la fois par défaut d'un emplacement plus favorable dans le cirque, et aussi, sans doute, probablement même surtout, afin de pouvoir plus facilement surveiller leur mine. Ces galeries ont fouillé le sol en tous sens, d'abord pour l'enlèvement des « pacos », ensuite pour la recherche des minerais très riches de la profondeur ; le « plomo ronco », ou sulfure d'argent, et l'argent natif, qu'on rencontrait au milieu des « pavonados », ou cuivres gris, et des « bronces », ou pyrites, et les galènes argentifères. Aussi toute la zone comprise entre la surface et la galerie actuelle d'écoulement de Quiulacocha est-elle criblée de trous, de galeries, de descenderies. d'excavations souterraines, atteignant parfois des dimensions gigantesques. Or les concessions primitives, au Cerro, mesuraient seulement 50 mètres sur 25 ; — elles subsistent aujourd'hui encore pour la plupart telles quelles; — il n'y avait pas moins d'un millier de ces concessions ; chaque propriétaire était extrêmement jaloux de la moindre parcelle de son terrain et ne consentait jamais à s'entendre pour l'exploitation avec ses voisins, possesseurs de mines évidemment beaucoup moins riches que la sienne; les travaux ont toujours été faits sans aucun plan, et les exploitations sans aucune méthode et sans aucun souci de l'avenir; enfin il y a 270 ans que cela dure ainsi;

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on peut juger du chaos inextricable en présence duquel on se trouve aujourd'hui. Les facilités extraordinaires du début ont donc fait place à des difficultés devenues actuellement considérables. Aussi, malgré que les amas de « pacos », de même que la partie du gisement située au-dessus du niveau de la galerie d'écoulement actuelle, soient fort loin d'être épuisés, ne peut-on plus en tirer grand'chose ; et cette difficulté de l'extraction venant s'ajouter à l'énorme moins value de l'argent et à l'élévation du prix des transports causée par l'activité de l'exportation des minerais de cuivre a-t-elle amené l'abandon presque complet des exploitations. Le Cerro ne produit plus actuellement que 15 à 20.000 kilogrammes d'argent par an, et une forte partie de cette production est obtenue parle traitement de résidus anciens ou <( relaves » dont il y a de grandes quantités. En 1870, la production était encore de 45 à 50.000 kilogrammes; elle dépassait 90.000 kilogrammes vers 1850. Les «pacos» étaient traités au «patio». Ils le sont encore aujourd'hui. Je ne donnerai pas la description de ce procédé classique, tant de fois faite déjà. Je mentionnerai seulement la modification qu'il a subie dans ces dernières années et qui a réduit énormément la durée du traitement. Cette modification consiste dans l'addition d'hyposulfite de soude à la « torta », après une journée de pétrissage sous les pieds des chevaux. Le mercure est ajouté le troisième jour, et la récolte de l'amalgame peut se faire le quatrième. En quatre jours, l'argent contenu dans le minerai est donc rendu disponible. Le traitement classique demandait au minimum une cinquantaine de jours. On assure, il est vrai, que l'épuisement des minerais est moins complet qu'autrefois. Les usines de traitement des « pacos » sont appelées «haciendas». Elles se trouvent dans les vallées et les gorges tout autour du Cerro, parfois à une distance rela-