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RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBERIE RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBERIE

ron 10.000 kilogrammes d'or, soit le tiers de la production totale de la Sibérie. Cette production considérable est concentrée sur une surface de quelques centaines de kilomètres carrés seulement et répartie principalement entre trois ou quatre grandes Compagnies (C ic Ivanovski ou du Vitim et C i0 de la Léna, produisant chacune environ 2.000 kilogrammes d'or par an, C ie Prokobievski ou de Bodaïbo, produisant 1.200 kilogrammes, etc.). La région, qui s'étend sur les hautes vallées de divers affluents du Vitim, du Patom et de l'Olekma, tous trois tributaires de la Léna, est d'un accès difficile ; on y parvient actuellement, à partir d'Irkoutsk, en gagnant la Léna par route de poste, puis on descend ce fleuve jusqu'au village de Vitimskaïa, et on remonte son affluent le Vitim, par bateau à vapeur, pour aboutir à la « résidence » de Bodaïbo, située au confluent du Vitim et de la rivière Bodaïbo. A partir de cette résidence, qui est la localité principale de la région des placers, il ne reste que de 50 à 150 kilomètres à faire achevai, dans un pays assez montagneux, pour atteindre les différents placers. Le trajet depuis Irkoutsk ne représente pas moins de 500 kilomètres par voie de terre et de 1.000 kilomètres par voie d'eau ; il dure une quinzaine de jours. On peut aussi atteindre la partie nord de la région aurifère, à partir des résidences de Krestovaïa ou de Kamenskaïa, situées sur la Léna en aval de Vitimskaïa, ou de la résidence de Gromova, située sur le Patom ; on suit les rivières, qu'on remonte en canot ou en radeau sur une partie de leur cours. Le pays est très peu peuplé et sans aucune culture ; il en résulte qu'il faut, chaque année, faire venir de loin (de la région d'Irkoutsk) les quelque 10.000 ou 12.000 ouvriers qui, pendant la saison d'été (milieu de mai au début de septembre), travaillent aux placers. Il faut de même faire venir toutes les provisions nécessaires à leur nourriture et

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tous les matériaux, sauf le bois, qu'exigent les besoins de l'exploitation ; les frais de transport dont sont grevés tous ces objets ne sont pas inférieurs à un millier de francs par tonne. Le prix de la main-d'œuvre, déjà assez élevé par lui-même (4 à 5 francs. par journée), est encore augmenté de la valeur de la nourriture, qui doit être fournie en sus aux ouvriers, et qui représente près de 2 francs par journée ; le rendement annuel d'un homme ressort en moyenne aux environs de 2 livres, soit à peu près 800 grammes d'or, pour une centaine de journées de travail. L'exploitation est presque complètement interrompue en hiver; il ne reste plus aux placers que le personnel restreint nécessaire à la garde des bâtiments et installations et à l'exécution d'un certain nombre de travaux (travaux de recherches et quelques travaux souterrains), qui peuvent se poursuivre malgré le froid. — En dépit de ces conditions naturelles fort difficiles, le travail est très actif pendant chaque été, grâce à la richesse des gisements ; une centaine de placers sont actuellement en exploitation. Le croquis ci-contre (fig. 1) indique approximativement l'emplacement des principales traînées de sables aurifères groupées autour de l'arête des monts Kropotkine, dont l'altitude atteint 1.000 à 1.200 mètres, et dans les vallées des rivières Tachtiga, Iakrakane, Bodaïbo et Engagimo. affluents du Vitim, des rivières Vatcha, Nouigri, Kadali, etc., tributaires de la Jouya, affluent de l'Olekma, et enfin du grand et du petit Patom. Au point de vue géologique, la région est presque uniquement formée par des dépôts du Silurien inférieur et du Cambrien, dont les plissements remonteraient à l'époque calédonienne et qui sont recouverts, par places, par des dépôts pliocènes et quaternaires. Les sédiments anciens sont principalement constitués par des schistes métamorphiques et par des grès ; ils sont chargés de pyrites très fortement aurifères, qui contiendraient, suivant