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Annales des Mines (1900, série 9, volume 18)

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RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBÉRIE 30 sieurs années (diminution de production de plus de moitié depuis six ans) et ne portent plus guère que sur les gisements pauvres dédaignés autrefois, l'administration du Cabinet de l'Empereur peut, an contraire, continuer à réaliser régulièrement chaque année une production de 1.800 à 2.000 kilogrammes par l'exploitation progressive do quelques riches pkcers. Nous n'entendons pas dire cependant que le système des droits privatifs réservés au souverain sur une partie des richesses du sol en assure une meilleure utilisation ; loin de là. En effet, les territoires réservés sont, d'une part, nécessairement destinés à être moins complètement explorés que ceux qui sont concessibles aux particuliers : dans ceux-ci, les recherches se multiplient au point de n'être souvent pas rémunératrices dans l'ensemble, pourvu que de temps en temps la réalisation d'une grosse fortune par un chercheur heureux vienne ranimer le zèle dos autres; dans les terrains réservés, au contraire, tout gisement à trouver est d'avance la propriété de l'Empereur, et la prime accordée à l'inventeur d'un placer (1/200 de l'or à. en extraire) est trop minime pour tenter personne ; l'administration du Cabinet est d'ailleurs beaucoup moins poussée à entreprendre de sérieuses recherches que ne le sont d'habitude les particuliers. D'autre part, l'exploitation même des gisements, une fois connus, n'est généralement pas aussi économique qu'elle le serait pour des entreprises particulières; aussi l'administration du Cabinet ne juge-t-elle pouvoir exploiter fructueusement par ellemême que les placers vraiment riches. Pour ceux qui sont pauvres, elle préfère les amodier à des particuliers ; mais cette location, qui est consentie seulement année par année et moyennant une redevance fixe de 15 p. 100 sur l'or extrait, est bien faite pour pousser l'amodiataire au gaspillage du gisement ; il n'a nul intérêt à faire des recherches ou des travaux en vue de l'avenir,