Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1900, série 9, volume 18)

34

RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBÉRIE

Le gisement originaire de l'or, ou du moins le gisement antérieur à la formation des placers, paraît connu pour le groupe du haut Onon et de l'ïlia ; ces placers sont situés dans les vallées qui descendent d'un important massif granitique émergeant au milieu de schistes laurentiens ; pour l'un des systèmes, comme pour l'autre, on a reconnu la présence de l'or dans des filons d'aplite qui traversent le granité. Les autres gisements de la région se présentent dans des conditions différentes : ils sont presque tous superposés à des schistes archéens; mais, tandis que ceux de la vallée de l'Ounda sont en relation plus ou moins certaine avec des massifs trachytiques, ceux de la rive gauche de la Chilka se rencontrent au voisinage de pointements dioritiques. Les études géologiques à ce sujet sont loin d'être complètes ; la plupart des gisements appartenant au Cabinet de l'Empereur, dont l'exploitation est confiée à des officiers et non à des ingénieurs, n'ont été étudiés que d'une façon très incomplète, et il est fort possible que l'on trouve un jour, pour plusieurs d'entre eux, comme dans la région de l'Onon et de l'ïlia, les gisements d'or en roche dont ils proviennent. De toutes façons il semble, et les faits en donnent un commencement de preuve, que, dans la Transbaïkalie tout au moins, on puisse utilement rechercher les gisements primitifs dé l'or et qu'on puisse espérer voir développer un jour, dans ces gisements, des exploitations plus ou moins importantes. D'autre part les placers pauvres que l'on exploite aujourd'hui et les parties délaissées de ceux qui ont été exploités autrefois renferment peut-être bien encore d'importantes réserves à la veille d'être utilisées. On parle même de reprendre ici ou là des sables incomplètement lavés il y a une trentaine d'années : c'est ainsi qu'au placer de Darassoun surlaTorga, affluent de laNertcha, il existerait ries niasses considérables de résidus d'anciennes exploita*

RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBÉRIE

35

tions tenant de 1 à 2 décigrammes d'or à la tonne, qu'il serait question de reprendre à l'aide d'installations perfectionnées. De telles tentatives seraient favorisées par les conditions économiques de la région, qui sont relativement bonnes : on y trouve des ressources naturelles de quelque importance ;les moyens de communication tant par eau que par les routes de poste, qui y existent en grand nombre, sont faciles (le croquis de la page 31 ne figure que les grandes routes avec relais de poste bien organisés, mais il existe des routes assez convenablement entretenues le long des vallées de toutes les rivières un peu importantes); enfin la main-d'œuvre y est abondante, grâce au grand nombre des Chinois qui viennent travailler en Transbaïkalie; il faut ajouter que cette main-d'œuvre est principalement occupée, pour le moment, aux travaux de la section du Transsibérien comprise entre le Baïkal et Stretensk, qui va être incessamment ouverte à la circulation, si elle ne l'est déjà; pendant quelques années encore la construction du premier tronçon de la ligne de Mandchourie entre Tchita et la frontière russe occupera beaucoup d'ouvriers, mais, après l'achèvement de ces travaux, ils seront d'autant plus nombreux à venir travailler aux placers. Actuellement déjà on n'hésite plus, en Transbaïkalie, à entreprendre l'exploitation de sables dont la teneur ne dépasse pas 25 centigrammes et qu'il faut aller chercher sous une couche stérile dont l'épaisseur atteint celle de la couche riche. Il semble probable que, d'ici quelques années, cette limite doive s'abaisser sensiblement. District de Yénisseïsk. — Le district de Yénisseïsk, dans lequel les exploitations d'or ont commencé avec activité dès 1840, s'est placé rapidement au premier rang des districts aurifères du monde entier, puisque, dans l'année 1847, nu. moment do la. découverte des gisement.* californiens.