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RICHESSES MINÉRALES DE LA SIBÉRIE

il produisit à lui seul plus de 20.000 kilogrammes d'or. Depuis 1857 (production : 16.000 kilogrammes) son importance a subi une décroissance très rapide : il n'a plus fourni que 8 à 10 milliers de kilogrammes par an entre 1860 et 1870, et sa production est aujourd'hui tombée à 3.000 et même à 2.500 kilogrammes par an. Il a, dans l'ensemble, produit déjà environ 440.000 kilogrammes d'or. La cause essentielle de cette décadence paraît devoir être cherchée, non pas tant dans l'abolition du servage qui, en 1861, est venu augmenter considérablement le prix de la main-d'œuvre, que dans l'épuisement rapide des placers riches, sur lesquels on s'était d'abord jeté : alors qu'entre 1842 et 1848 la teneur moyenne des sables lavés dépassait 6 grammes à la tonne, elle était déjà tombée en 1852, à 2gr ,5, pour s'abaisser ensuite (1860-1870) à 1 B \3 et descendre peu à peu jusqu'à (F, 8. Le nombre des placers exploités augmentait d'ailleurs à mesure que l'on se décidait à prendre des sables de moins en moins riches (on" en lave aujourd'hui qui tiennent moins de 1 /2 gramme à la tonne). Tandis qu'au début des exploitations les placers dont le rendement dépassait 20 grammes d'or à la tonne n'étaient pas rares, et tandis que l'on peut citer tel d'entre eux qui, à celte époque, a fourni en un an 1.370 kilogrammes d'or, à raison de 26 grammes par tonne de sables lavés, le plus riche d'entre ceux qui ont été exploités en 1897 (situé dans la vallée de l'Ondoronga) ne tenait pas plus de 2S ',7, et encore ' ses 2 mètres de sables riches étaient-ils enfouis sous une épaisseur de 16 mètres de- stérile; on n'en a d'ailleurs pas extrait plus de 120 kilogrammes d'or dans l'année. La région s'est toujours trouvée dans des conditions économiques relativement très favorables; c'est ce qui explique qu'elle ait été la première à prendre en Sibérie un développement véritablement considérable, et c'est ce

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qui conduit quelques ingénieurs à penser que le moment n'est peut-être pas éloigné où l'industrie aurifère reprendra un nouvel essor dans cette région, qui renferme sans doute encore des réserves importantes de métal précieux ; on aborderait en grand et avec des moyens perfectionnés l'exploitation des placers pauvres laissés de côté jusqu'ici; l'on pourrait sans doute aussi reprendre les sables lavés, il y a une cinquantaine d'années, à une époque où les teneurs élevées des placers conduisaient plutôt à laver beaucoup de sables qu'à les laver avec grand soin ; on tenterait de draguer les alluvions pauvres de quelques rivières; enfin on développerait l'exploitation des filons dont on a déjà reconnu quelques-uns et qui existent peutêtre en assez grand nombre. Le district de Yénisseïsk comprend deux groupes distincts de placers : le premier, qui est d'ailleurs le plus important, est le groupe de Yénisseïsk-Sud ; il est compris entre l'Angara et le Grand-Pit ; le second est le groupe de Yénisseïsk-Nord ; il comprend, au nord de cette dernière rivière, les gisements situés dans les bassins de la Balma et de la Teïa, tributaires de la TongouskaPodkamennaïa, ainsi que dans les hautes vallées de quelques affluents de rive droite du Grand-Pit et des petits tributaires voisins du Yénisseï. C'est le premier de ces districts qui est de beaucoup le plus étendu et le plus productif : ses placers se développent, ainsi que l'indique le croquis ci-contre (*) (fig. 4), d'une part le long des vallées de la Tatarskaïa, de la Mourjnaïa, de la Ribnaïa et de l'Oudereya, tributaires de rive droite de l'Angara; et, d'autre part, dans les bassins des différents affluents de rive gauche du Grand-Pit. (*) Ce croquis est emprunté, ainsi que quelques-uns des renseignements qui suivent, à l'important rapport que MM. les Ingénieurs Towey et Gorbatcheff viennent de publier pour résumer leurs Études statistiques, économiques et techniques sur l'exploitation de l'or dans la partie méridionale du district de Yénisseïsk .