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L'EXPLOITATION MÉCANIQUE

III DÉHOÏÏILLEUSES. — HAVEÏÏSES A PIC

Les machines qui ont les premières exercé l'imagination des inventeurs ont été destinées à faire un vide, havage ou sous-cave, sous la masse de charbon que l'on voulait abattre. Naturellement, ce qui s'est présenté d'abord à leur pensée a été de faire faire à une machine ce que faisait le pic au bout du bras de l'homme. Cette conception simple est encore actuellement une des meilleures solutions. Les haveuses à pic (ou à coup-de-poing, comme on les appelle en Amérique), à l'air comprimé, ont un fonctionnement plus ou moins analogue à celui d'une perforatrice. Les détails du mécanisme diffèrent suivant les marques ; le fonctionnement général est le même. Un corps de cylindre contient un piston (auquel l'air comprimé donne un mouvement alternatif), terminé par un porte-outil; dans ce porte-outil est serré un pic à deux pointes, que l'on dispose parallèlement à la face libre du charbon et qui en détache des morceaux à la manière d'un coin, en les éclatant latéralement. L'air comprimé est coupé brusquement après le lancement du piston, qui agit comme un projectile. Le choc du pic est répété, et la machine, qui est dirigée par un ouvrier qui la déplace au fur et à mesure, découpe ainsi' peu à peu une cavité qui, partie d'im coin de la chambre (on exploite presque universellement par chambres et piliers, ces derniers repris en battant en retraite) va en s'approfondissant jusqu'à l m ,50 ou l m ,80 et en s'élargissant latéralement jusqu'à l'autre coin. En hauteur, la cavité part au front de taille de la sole jusqu'à 0 m ,30 à 0 m ,35 de haut environ, et va en dimi-

DANS LES

HOUILLÈRES DES ÉTATS-UNIS

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nuant jusqu'au fond, où elle n'a plus guère, comme épaisseur, que l'épaisseur même du pic (0 m ,06). Cette forme est favorable à la chute du charbon dans l'abatage, qui se fait au moyen de coups de mines en couronne. On en fait d'habitude un à chaque coin ; si le charbon est plus tenace, on en place au milieu un ou plusieurs autres, et on fait sauter le tout à la fois. On obtient ainsi une grande proportion de gros. D'après des essais faits par la Berwind-White Coal C°, chaque machine donne environ 90 tonnes métriques de charbon par jour. Suivant les modèles et les conditions de travail, elles coupent un front de taille de 15 à 30 mètres en huit heures de travail. La machine est compacte et allongée; elle est montée pour le havage sur deux roues basses. Elle est posée sur une plate-forme mobile, inclinée vers le front de taille pour diminuer le recul. L'ouvrier (Pl. YÏU,/ïg.2) s'assied à plat sur cette plate-forme, la machine entre les jambes, saisit deux poignées qui terminent l'arrière de la machine pour la guider, et pose un de ses pieds, muni d'un sabot en forme de coin, sous une des roues qu'il peut ainsi caler, pour empêcher le recul dû au choc du pic sur le charbon. Un aide, muni d'une pelle, dégage de l'ouverture le charbon arraché au massif. L'ouvrier touche 60 p. 100 et l'aide 40 p. 100 du prix fixé. On peut avoir deux plates -formes que on pose successivement du côté où se ripe la machine on peut aussi, et cela est le cas lorsque l'on doit tourner autour du boisage, n'en avoir qu'une, que l'on bouge en étant la machine, de proche en proche. Trois types différents de haveuses à pic, mues par l'air comprimé, sont en usage : la Ilurrkon, la Sergeant et la Sullivan. La Harrison (Pl. VIII, fig. i) est la plus ancienne dans ce .genre de machines. La distribution de l'air dans le cylindre s'opère, au moyen d'un tiroir à mouvement alternatif,