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CONSTITUTION CHIMIQUE DES FONTES ET DES ACIERS

Les procédés micrographiques ont permis de pousser plus loin l'étude et de reconnaître, sur des surfaces soigneusement polies et corrodées par des procédés divers, les plages appartenant à différentes variétés métalliques : fer et carbures de fer. On distingue aujourd'hui un certain nombre de constituants des aciers au carbone sous les noms suivants : 1° La ferrite ou fer malléable à peu près pur ; 2° La sorbite, sorte de fer faiblement carburé, qui n'est pas encore bien défini, mais que l'on sait attaquable par les acides dilués et froids ; 3° La perlite, d'un aspect nacré ou moiré, composée de lames alternantes de ferrite ou de sorbite et du carbure Fo :i C ; 4" La cément ite Fe 3 C, qui se présente en lamelles, produisant des lignes claires en saillie, après corrosion par l'acide azotique. Les indications du microscope ont été confirmées par les essais chimiques ; car, en se servant d'acides dilués, Abel, Weyl .et Millier ont réussi à séparer complètement les lamelles de cénientite insolubles, do la ferrite facilement attaquée. 5° Enfin, trois autres constituants, formant la partie principale des aciers trempés, la martcnsite, la troostite et Vaiisténite, ne sont pas jusqu'ici bien nettement définis au point de vue chimique. Us contiennent du carbone, que l'acide chlorhydrique ou sulfurique étendu transforme en carbures d'hydrogène gazeux et que l'acide azotique froid (d = 1,20) sépare sous la forme d'un dépôt noir, qui se dissout rapidement en colorant la liqueur eu brun.

Les aciers, les fontes et les alliages du fer, en général, contiennent d'autres éléments que le carhone ; mais,

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pour beaucoup d'entre eux, on ignorait jusqu'ici sous quel état chimique ils existaient; pour quelques autres, on n'avait que des présomptions. Il nous a paru que l'analyse chimique pouvait fournir des renseignements importants sur l'état des éléments et sur la composition des constituants qui peuvent exister dans la masse métallique. Nous nous sommes donc efforcés de réaliser une sorte danalyse immédiate des produits métallurgiques, en recourant à des réactifs variés, capables de dissoudre la masse ferreuse, sans attaquer les éléments ou les constituants étrangers, ou même de dissoudre une partie de ces constituants, en laissant insolubles ceux que nous voulions étudier. Après les avoir ainsi isolés, nous les avons soumis à Y analyse élémentaire, de façon à définir chimiquement, aussi exactement que possible, les combinaisons formées par les divers éléments. Pour pouvoir isoler successivement chacun des constituants en quantité suffisante et dans les meilleures conditions possibles, de manière à éviter de graves difficultés d'interprétation, nous avons dû opérer sur des produits sidérurgiques de qualités spéciales, dans lesquels dominaient les éléments à chercher, tandis que les autres s'y trouvaient en proportions aussi faibles que possible. C'est ainsi que nous avons opéré sur des ferrosiliciums, des ferrochromes, des silicospiegels, etc. Mais nous avons toujours employé des échantillons industriels ou, du moins, préparés dans les fourneaux métallurgiques. Les très hautes températures réalisées dans les fours électriques peuvent, en effet, donner lieu à la formation de composés différents de ceux qui se produisent dans les usines, à des températures moins élevées. Nous aurons maintes fois occasion de signaler des combinaisons différentes obtenues sous l'influence de l'arc électrique ; mais nos recherches personnelles ont porté, de