Annales des Mines (1900, série 9, volume 18)
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FONÇAGE
PAR
CONGÉLATION
DU
PUITS
N°
1
Le 21 mars, à quatre heures du soir, on enleva six bennes d'eau pour s'assurer si la congélation avait déjà refermé la fissure. Le niveau, qui s'était abaissé de 167 m ,796 à 168 m ,660, à la suite de cette opération, se relevajusqu'à 168°, 750, le lendemain, jusqu'à onze heures du matin ; et depuis lors ne cessa pas de descendre lentement jusqu'au 27 mars. La température de l'eau s'abaissant dans le puits, il est probable que la contraction qui en résulte jusqu'à + 4" joua un rôle dans l'abaissement lent et régulier du niveau à la suite de la baisse rapide des premiers jours de mars. De même, lorsque la masse d'eau fut amenée au-dessou| de 4°, elle recommença à se dilater, et une partie se congela en restant adhérente au cuvelage. Cette augmentation de volume amena une augmentation lente du niveau de l'eau dans le puits à partir du 27 mars ; la surface de l'eau était recouverte d'une mince couche de glace. Le 2 avril, on enleva six bennes pour vérifier si le niveau subirait encore quelque variation. Il resta constant, ce qui permit de conclure que la fissure était congelée. On commença alors à vider le puits au moyen de deux bennes spécialement créées pour cet usage. Lorsque le puits fut vidé, il fallut briser la glace formée sur les parois et sur le cuvelage . Cette opération fut exécutée à l'aide d'un plancher volant, suspendu aux deux câbles du treuil à vapeur, et portant plusieurs solides verrous permettant de l'appuyer sur les nervures du cuvelage. Le 22 avril, le puits était débarrassé des glaces accumulées au fond. On acheva alors le bétonnage de la niche ouverte vis-à-vis du sondage n° 5, et on termina la pose de la cinquième retraite de cuvelage, le 25 avril. Le puits était foncé jusque dans la partie supérieure de la couche grise, et cuvelé jusque dans les marnes supérieures à cette couche. L'interruption eut une durée totale de cinquante-trois jours.
DE
LA
MINE
DE
FER
D'AUBOUÉ
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La venue d'eau s'est déclarée, il est vrai, pendant l'exécution de la deuxième couronne de maçonnerie ; mais il est fort peu probable que ce travail ait été la vraie cause déterminante de l'accident. Il est plus vraisemblable de l'attribuer à un épanchementdéjà ancien de chlorure dans les terrains congelés.. Nous avons dit précédemment que de nombreux tubes s'étaient rompus, notamment le 18 bis. Pour arriver à se frayer un chemin jusqu'aux parois du puils, en décongelant de proche en proche l'eau contenue dans les fissures du terrain, le chlorure mettait très longtemps ; et souvent le point d'émergence dans le puits se trouvait à un niveau bien inférieur à celui de la rupture du tube. Dans le cas qui nous occupe, le chlorure aurait décongelé l'eau contenue dans une des nombreuses Assures des calcaires ferrugineux de la formation et créé une communication avec la zone non congelée. La venue d'eau se manifesta, au début, par un débit de 220 litres par minute, et, à mesure que le niveau s'élevait dans le puits, le débit diminuait progressivement. On a pu calculer que la section de l'orifice livrant passage à. cette venue d'eau sous la pression correspondante était voisine de 1 centimètre carré. Il est évident que la pression extérieure s'exerçant sur un bloc de glace enfermé dans une cassure à parois irrégulières devait être considérable pour le déplacer et le chasser de son logement ; et il est bien certain aussi qu'il suffisait d'une longueur de glace de quelques centimètres dans la cassure pour résister aux pressions de 10 a 12 kilogrammes par centimètre carré qui s'exerçaient dans notre cas. Ici donc l'épaisseur des parois du massif congelé pouvait descendre à une valeur très minime sans qu'il y eût de danger, le coefficient do sécuri té étant simplement ramené de ses proportions ordinaires a une valeur plus faible. Il serait donc d'autant plus vrai-