Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1901, série 9, volume 19)

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NOTE SDR LES GISEMENTS DE TIPUANI

la plus grande partie de celui de leurs fameux gallions; de plus, l'on y rencontre des gisements d'étain, gisements d'autant plus précieux qu'il n'en existe guère au monde que deux très importants et bien célèbres. Si l'on voulait étudier tous ces gisements, selon leur importance, au point de vue de la richesse minérale qu'ils renferment, la tâche serait considérable : ce serait un territoire d'une étendue au moins aussi grande, que celle de la France, qu'il faudrait explorer et décrire. Je me propose simplement de résumer ici les notes prises au cours de mes études dans deux régions spéciales : l'une est celle de l'or, l'autre, celle où l'on rencontre plus particulièrement l'étain ; aujourd'hui je ne parlerai que de l'or, réservant ce qui a trait à l'étain pour un prochain article . Mais il me paraît nécessaire de donner d'abord quelques renseignements généraux et sommaires sur la situation actuelle géographique et économique de la Bolivie. La Bolivie est située au centre à peu près de l'Amérique du Sud. Sa position géographique exacte est déterminée par le 60 e et le 72 e degré de longitude Ouest de Paris,, et par le 8 e et le 20° de latitude Sud. Sa superficie est évaluée à 1.615.000 kilomètres carrés, soit le triple environ de celle de la France; mais sa population, très peu dense, n'atteint pas 2.000.000 d'habitants. Depuis la guerre du Chili, en 1880, la Bolivie est complètement isolée de la mer, le Chili s'étant emparé du seul département littoral qu'elle possédait. Elle est limitée par le Pérou, au nord et à l'ouest ; par le Chili et la République Argentine, au sud ; et par le Paraguay et le Brésil, à l'est et au nord-est . Ses frontières avec ces différents pays sont mal déterminées, d'immenses territoires, au nord et à l'est surtout, n'ayant pas même été explorés encore ; aussi s'élève-t-il de temps en temps des contestations à ce sujet. Pourtant,

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depuis quelques années, on s'est beaucoup occupé de ces questions, et la plupart des difficultés ont été ou vont être tranchées définitivement . Il résulte de cette situation géographique, que, pour se rendre en Bolivie, il faut, quant à présent, passer sur les territoires du Chili, du Pérou ou de la République Argentine. Le port chilien le plus accessible est Arica; mais de ce point de la côte du Pacifique pour parvenir jusqu'à La Paz, il faut faire un long et pénible voyage, et traverser d'immenses territoires dépourvus d'eau. La distance à parcourir est de 400 kilomètres environ. Néanmoins, avant la guerre avec le Chili, lorsque le port d'Arica appartenait encore au Pérou, le trafic, par cette voie, était très important; mais aujourd'hui il ne s'y en fait presque plus. Une autre voie plus commode, ayant toujours son origine sur la côte du Pacifique, mais encore assez longue, relie l'ancien port bolivien Antofagasta à Oruro (Bolivie) par un chemin de fer appartenant à une Compagnie minière. Enfin, le dernier point d'accès, situé sur le littoral du Pacifique, est le port péruvien de Mollendo, où l'on trouve un chemin de fer aboutissant à Puno, sur le lac Titicaca. Ce chemin de fer offre ceci de remarquable, qu'on est parvenu, au moyen d'un profil de moins de 400 kilomètres,' à s'élever par locomotives, sans crémaillère, à une altitude de 4.360 mètres pour atteindre le haut plateau où se trouve le lac Titicaca, dont les eaux sont à 3.800 mètres au-dessus du niveau de la mer. La traversée du lac se fait par bateau à vapeur de Puno à Chililaj'a, située sur la rive orientale. De Chili'aya à La Paz, capitale actuelle de la Bolivie, les transports se font par voitures. Notons, d'ailleurs, que les travaux d'un chemin de fer, devant relier La Paz au lac Titicaca, sont en voie d'exécution, et qu'on réalisera par cette nouvelle voie rapide une très grande amélioration,