Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1901, série 9, volume 19)

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NOTE SUR LES GISEMENTS DE TIPUANI

aurifères : ce sont les plages. Enfin la vallée est dès lors formée de montagnes ayant de 500 à 600 mètres de hauteur au-dessus du niveau du rio-; ces montagnes sont constituées d'argile rouge où se trouvent des bancs de sable aurifère. Tels sont les gisements de Tuanani. Géologie. — La roche prédominante dans toute cette région est le schiste argileux, dur, un peu ferrugineux, le même que celui qu'on trouve aux grandes altitudes, dans le nord-ouest de la Cordillère, sous forme de bancs de 10 à 15 mètres d'épaisseur. Ces roches, qui forment la base des montagnes, sont recouvertes, en discordance, de plusieurs bancs composés •de conglomérats, d'argile rouge et d'argile jaune; cette formation n'est apparente qu'au niveau de la rivière et sur ses berges escarpées, où l'on aperçoit les affleurements de .schistes. Dans les gorges également, on peut se rendre compte facilement de cette formation ; les bancs irréguliers y sont fendus de nombreuses crevasses, qui permettent de voir la stratification complète et les éléments constitutifs et variés du terrain. Ces couches, qui forment le lit de la rivière, sont presque verticales et s'inclinant vers le nord et le nord-est, finissent par disparaître sous d'autres couches. Toutes ces couches sont aurifères, non seulement dans le voisinage du rio Tipuani, mais encore sur le flanc des montagnes qui encaissent la vallée. Il existe, en effet, -des dépôts aurifères, tant sur les rives mêmes de la rivière que dans les terrains supérieurs des ravins et des montagnes voisines; leur origine remonte à des époques différentes, et ne saurait être attribuée exclusivement au régime actuel des eaux, quelque ancien qu'on le suppose. Mais il suffit d'être au courant des phénomènes torrentiels généraux et de l'énorme intensité que peut atteindre leur action, dans des régions montagneuses, telles que

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NOTE SUR LES GISEMENTS DE TIPUANI

celle de la Cordillère, pour en trouver une explication naturelle : exhaussement et déplacement, souvent à des distances considérables, du lit des rivières; barrages naturels; lacs ainsi formés; rupture de ces barrages, irruption des eaux dans de nouvelles directions ; dépôts de matières de transport, alternativement formés de blocs, de galets, de graviers et de sables plus ou moins fins, suivant la pente et les obstacles ; tel est l'ordre de phénomènes auxquels nous voulons faire allusion. C'est par des causes de cette nature, dont les. effets remontent certainement à une époque géologique déjà ancienne, par lesquelles il faut expliquer, qu'on n'ajamais découvert le véritable lied-rock, ou assise des premiers dépôts alluvionnaires. Néanmoins ce qu'il est permis d'affirmer, c'est que ces premiers dépôts ontété couverts par d'autres dépôts successifs, à différentes reprises; car, dans la superposition des couches, on en rencontre deux, l'une de sable, l'autre de pierres, dont la formation n'a pu se produire sans des modifications profondes dans le régime 'les eaux. Ces dépôts de pierre constituent de faux bedfock, ce qu'on appelle, à Tipuani, des plans de lama. Ces plans rugueux paraissent avoir été éminemment favorables aux dépôts des matières aurifères détachées de la haute montagne ; c'est toujours là qu'on a trouvé les dépôts les plus riches. L'expérience prouve en effet et la théorie explique que le schiste sillonne par l'érosion est le bed-rock le plus favorable au dépôt de l'or. Il existe sur plusieurs points ce qu'on appelle dans le pays le Cangalli; c'est un conglomérat de quArtz et d'oxyde de fer, se présentant sous l'apparence d'un faux bed-rock : sur sa surface règne uns couche de sable aurifère extrêmement riche et d'une épaisseur de 0 m ,30 à 1 mètre ; sa teneur est d'environ une once par battée (28 grammes pour 5 kilogrammes). On ne connaît pas exactement l'épaisseur et la valeur Tome XIX, 1901.

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