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NOTE SUR LES GISEMENTS DE TIPUANI

d'exécution aussi primitifs, devaient être riches et d'exploitation facile ces mines d'or. Ces anciens exploitants n'ont pas borné leurs recherches aux sables de la surface et de quelques crevasses ; ils ont exécuté des travaux souterrains pour l'exploitation de quelques filons, dont ils étaient parvenus à reconnaître les affleurements ; on a retrouvé quelques-unes des masses de pierre dont ils se servaient pour broyer le minerai, et des vestiges de travaux grossiers. On sait que quand les Espagnols envahirent l'Amérique, ils exigèrent une énorme rançon pour la vie d'Atahualpa, le dernier des Incas . Tous les habitants qui possédaient de l'or, soit en lingots, soit en bijoux, vinrent l'apporter à Ilabaya, où il s'en fit ainsi une accumulation considérable. Malgré cet empressement des Indiens à se dépouiller de tout ce qu'ils possédaient, la vie d'Atahualpa ne fut pas épargnée. La nouvelle de cette mort et détentes les cruautés exercées par les Espagnols sema parmi les Indiens la terreur et le découragement. Étonnés d'une telle avidité des Espagnols pour Kor et l'argent, qu'ils étaient bien éloignés d'estimer à un si haut prix, ils ne doutèrent plus, dès lors, que ces métaux précieux étaient uniquement l'objet de l'ambition de leurs ennemis, et la; cause des atroces cruautés commises par eux pour se les procurer; et, sous l'empire de cette conviction, ils détruisirent et dissimulèrent autant qu'ils purent tous les iravaux d'exploitation qu'ils avaient exécutés, pensant anéantir ainsi la cause de leurs malheurs, Tous ces faits furent antérieurs à la conquête définitive de la Bolivie, qui ne fut assurée par la bataille de Huarina qu'en 1548. C'est à cette époque que fut fondée la ville de La Paz. Les riches gisements de Tipuani restèrent ignorés des nouveaux possesseurs du pays pendant plusieurs années;

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et ce n'est guère que vers 1562 que ceux-ci commencèrent à en soupçonner l'existence. A partir de cette époque, quelques Espagnols eurent occasion de porter leur attention de ce côté; les renseignements qu'ils recueillirent de quelques Indiens, les investigations auxquelles ils se livrèrent eux-mêmes, leur firent connaître l'existence des gisements de Tipuani et la situation des points d'extraction. Mais l'extrême difficulté du terrain, pour s'y rendre, le manque absolu des moyens de subsistance de première nécessité, dans une région complètement inhabitée, leur créèrent de grands obstacles, qu'ils parvinrent cependant à surmonter; et, grâce aux indications des Indiens qui les accompagnaient, aux quelques connaissances techniques qu'ils possédaient, mais surtout à l'extrême facilité d'exploitation des gisements, leur entreprise ne fut pas infructueuse. Tel fut le début de l'exploitation par les Espagnols des gisements de Tipuani, qui ne commença à se développer qu'à partir de 1566. Les procédés d'exploitation employés par eux furent, d'ailleurs, aussi primitifs que ceux des Indiens ; on se contentait de laver les sables superficiels; néanmoins les travaux furent très productifs, par-; ticulièrement à Romanplaya, dont les gisements étaient encore intacts. Le Gouvernement espagnol fut bientôt au courant de ces premiers résultats et reconnut, en 1571, la nécessité de réglementer administrativemeut le travail des mines ; dans le même temps, on se préoccupa d'améliorer les procédés d'exploitation, par l'emploi d'outils en fer et de la poudre. C'est ainsi qu'en 1580, un nommé Manuel Uberagua, mineur de profession, associé à Antoine Guillen, exploita Romanplaya et Chuquine; ils y firent, eux et leurs employés, des fortunes considérables jusqu'en 1602. époque où les gisements de la région commencèrent à acquérir une grande renommée, et à attirer une foule de