Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1901, série 9, volume 19)

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GISEMENTS DE TIPUANI

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La Bolivie est fort peu habitée, il s'y trouve à peine 2.000.000 d'habitants, disséminés sur une superficie trois fois plus grande que celle de la France; de plus, les Indiens, le seul élément où l'on puisse recruter les ouvriers, sont de médiocres travailleurs, et, en outre, sont peu nombreux. Beaucoup de régions produisant du caoutchouc ne sont pas exploitées, et bien des mines sont négligées, faute d'ouvriers. Le Pérou, sous ce rapport, n'est guère mieux partagé; les Argentins sont occupés dans leurs pays; quant aux Chiliens, on en voit peu en Bolivie; ils sont, du reste, peu appréciés au dehors. L'immigration européenne ou asiatique parait donc seule en état de fournir la main-d'œuvre nécessaire. Les nègres ne sont pas accoutumés à ces climats, pas assez chauds pour eux ; quant aux Européens, on pourrait s'en procurer; mais l'immigration européenne ne convient guère, dans ces pays, que pour l'industrie agricole; d'ailleurs, l'ouvrier européen est exposé plus qu'ailleurs aux dangers de l'alcool. A Panama, où l'on a eu à se préoccuper de cette question, pour la construction du canal, on a pu faire des expériences sur les ouvriers de toutes les nations. Les Jamaïquais seuls ont résisté jusqu'à présent et ont donné des résultats assez satisfaisants, ce sont ceux qui continuent les travaux aujourd'hui. Les Chinois n'ont rien donné de bon ; peut-être faut-il l'attribuer au climat; car, au Pérou, on les a employés avec succès ; mais il faut une certaine expérience à les diriger pour en obtenir de bons résultats ; ils sont enclins à tous les vices, notamment à celui du jeu. Depuis plusieurs années un certain nombre de Japonais ont été introduits au Pérou et en Bolivie, spécialement pour l'exploitation du caoutchouc, dans des régions chaudes et humides, où ils sembleraient s'acclimater difficilement ; la région minière est d'un climat différent, et ne produirait pas, sans doute, sur eux les mêmes effets.

lente qualité, auraient dû être la source d'immenses richesses, si les voies de transport avaient permis d'introduire sur les lieux des machines, d'y transporter tout l'appareil et tous les approvisionnements nécessaires à. la ^création et à l'entretien de grandes installations industrielles. Actuellement, pour se rendre de La Paz à Tipuani et dans ces riches régions, il faut passer par Sorata, en suivant sur une partie de leur longueur les bords du lac Titicaca ; après avoir atteint le niveau du lac, à 3.815 mètres d'altitude, il faut descendre à Sorata à 2.820 mètres, pour remonter ensuite à 4.620 mètres, afin de trouver le seul col donnant accès à toute la région nord-ouest de la Bolivie. A partir de ce point, le chemin n'est plus qu'un sentier de bêtes de somme, mal tracé, souvent encombré de rochers et bordé de précipices : il est parallèle à l'axe de la vallée principale, mais passe perpendiculairement, à l'axe de treize vallées secondaires ou gorges de torrents, de telle sorte qu'il est difficile d'imaginer sentier de parcours plus pénible et plus périlleux. Et ce qui doit étonner, ce n'est pas que l'Indien, pour transporter un chargement de 11 kilogrammes de La Paz à Tipuani, demande 10 à 12 francs, mais bien qu'il réussisse à l'effectuer. On voit combien grande serait l'utilité d'un chemin régulier et viable, sinon aux voitures, du moins aux caravanes pour exploiter cette région. Main-d'œuvre. — Le traitement des terrains aurifères par le procédé hydraulique exige, à la vérité, une maind'œuvre très faible : on ne devrait donc pas avoir à se préoccuper de cette question, si ce n'étaient les travaux de premier établissement, construction d'acqueducs sur plusieurs kilomètres de longueur, et construction des chemins; or, dans cette région, la main-d'œuvre est. assez rare.

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