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Annales des Mines (1901, série 9, volume 19)

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE

ÉTUDE GÉOLOGIQUE SUR LE NORD DE LA CHINE

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rigole s'élargit, et il ne tarde pas à ne rester que des îlots delœss dans une vallée plus grande (*). En réalité, il n'y a pas qu'un banc marneux dans le lœss, il y en a toute une série, correspondant aux lits de poupées de lœss ou de pierres. Le système de ravinement qui s'est produit dans les bancs inférieurs du lœss s'étend naturellement dans les bancs supérieurs ; au passage de l'un à l'autre se .dessine une terrasse, et la ramification s'étend à nouveau, d'autant plus complexe qu'elle atteint un banc plus élevé. Au fur et à mesure que l'on remonte, les terrasses sont moins hautes et plus nombreuses, parce que l'action destructive des eaux est moins violente. Ainsi se forment des ravins dont l'inclinaison des parois va en fléchissant vers le haut, en s'accentuant, au contraire, jusqu'à la verticale dans le bas(**). Ainsi, dans le lœss, le mode d'érosion est-il tout autre que sur des roches; il n'y a pas de lignes de partage des eaux dépendant de la surface primitive du sol. Il peut même arriver que des ruisseaux se dirigent non suivant la pente vers le centre d'une cuvette, mais à l'opposé vers la mer.

Formation des pays de lœss.

Il nous reste maintenant à suivre le détail des érosions qui, transformant la steppe en pays de lœss, ont amené le relief actuel du sol. La perméabilité du lœss, sa tendance à se découper verticalement, créent un mode d'érosion particulier auquel on peut comparer de loin ce qui se passe dans des sables ou dans des déjections volcaniques (*). Le lœss se creuse en ravins très profonds, et, à la différence des autres terrains, le ravinement se produit de bas en haut. Constamment on a l'occasion d'observer . cette progression. Il suffit de remonter aux dernières ramifications d'un réseau de ravins. Ce sont des rigoles verticales de 10 à 15 mètres de profondeur et de 1 à 2 mètres de large, qui s'étendent sur des centaines de mètres. En profondeur, elles s'arrêtent à un des lits marneux qui séparent les bancs de lœss. Leur extrémité a la forme d'un demi-cylindre vertical. A chaque orage, l'eau pénètre dans le sol perméable et se rassemble dans le fond de la rigole. Elle mine le lœss ; sous le demi-cylindre terminal, se creuse une cavité qui s'accroît à la fois en longueur et en hauteur, mais pas en largeur. De 3 à 6 mètres en arrière se dessine un trou cylindrique qui communique avec la rigole : un pont est formé, qui se démolit par le bas ; et le phénomène se continue en suivant la même série de phases. Sur les côtés de la rigole, d'autres prennent naissance. Il peut arriver qu'en remontant elles viennent déboucher dans d'autres ravins plus anciennement creusés ; alors la

Transformation du rVord de la Chine par les actions extérieures depuis la formation du continent post-carbonifère.

Après avoir ainsi établi cette théorie du lœss dont nous avons donné une analyse très succincte, M. de Richthofen recherche sous quelles influences elle a pu trouver son application. dans le Nord de la Chine. Les trois dernières périodes dont nous avons conservé la trace sont, relativement' aux circonstances externes qui les ont amenées :

(*) Autour du Vésuve, à Sorrente en particulier, on observe uneërosion profonde d'une puissante formation de tufs volcaniques, qui présente une certaine analogie avec les types de ravinement du lœss.

(*) Voir fig. 2, Pl. VI. (**) Voir fig. 1, PI. VI.

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