Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1901, série 9, volume 19)

55 i

NOTICE

NÉCROLOGIQUE

SUR THOMAS

EGLESTON

en ('changer moi-même certains minéraux contre d'autres que je croirais plus utiles à l'École des Mines de Paris. Ces nouveaux échantillons seraient surtout des spécimens américains ou d'autres que je considérerais comme supérieurs à ceux qui existent déjà dans la collection de l'école. Ayant, depuis de nombreuses années, la direction de collections publiques, j'ai acquis la conviction que l'habitude de forcer des institutions à garder des spécimens, parce qu'ils proviennent d'un don, n'est pas à imiter, et je désire que l'école jouisse de toute liberté pour dispo'ser de tout spécimen provenant de ma collection, pourvu que ce spécimen soit remplacé par un autre de valeur égale. En résumé, je pourrais, pendant le reste do ma vie, travailler à améliorer ma collection, de sorte qu'elle fût mieux .appropriée aux besoins de l'École des Mines dè Paris; ensuite, l'École des Mines pourrait en tirer le meilleur parti possible, quand elle en aurait la possession. A cet égard, comme mon désir est d'être utile à l'École des Mines de Paris, je serais heureux d'accepter tous les avis que vous voudrez bien me donner. J'espère que vous enverrez aux États-Unis, autant que possible, des élèves de l'école pour étudier les progrès de l'exploitation des mines et de la métallurgie ; ce sera toujours pour moi un grand plaisir de leur tracer un plan de voyage et de leur donner les lettres d'introduction qui leur seront utiles. Mon grand désir est que les jeunes ingénieurs français connaissent à fond ce que l'on fait ici, ou les progrès de l'exploitation des mines et de la métallurgie sont rapides. Il me serait également fort agréable de pouvoir vous rendre quelque service personnel si jamais l'occasion s'en présentait. Je me souviens encore avec le plus grand plaisir de vos leçons, que j'ai suivies assidûment pendant l'année préparatoire à l'école. »

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR THOMAS EGLESTuN

555

Ce projet de léguer sa collection à l'École de Paris n'eut pas de suite, et finalement Egleston la donna à l'École de New York ; mais sa générosité se manifesta sous une autre forme, par deux dons de 5.000 dollars chacun, affectés à la collection de minéralogie de Paris. La somme d'environ 52.000 francs, provenant de ces dons, fut convertie en une rente affectée à la collection. Voici un extrait de la correspondance relative à ces dons : Lettre de M. Eg lest un à M. Haton de lu C>mip\ll\ère, envoyée de New York le 12 octobre 1897. « Suivant le conseil que vous m'avez donné à Paris, je vous envoie une lettre officielle, concernant le don en argent que je désire faire au Gouvernement français, au profit des collections minéralogiques de l'École des Mines. Je ne saurais être trop reconnaissant aux autorités françaises pour l'instruction qui a été l'orgueil de ma vie et la cause de tous les succès qui l'ont accompagnée. Depuis que j'ai obtenu mon diplôme, en 1860, j'ai essayé, par tous les moyens en mon pouvoir, d'être utile à l'École des Mines et aux autres institutions de La France. J'ai envoyé des minéraux, des cartes et des livres à la bibliothèque de l'école, autant qu'il m'a été possible de le faire, et me suis tenu à la disposition de tous les ingénieurs ou citoyens français qui ont pu venir aux ÉtatsUnis, et désirer quelque aide de ma part. J'ai pu aussi, quelquefois, rendre service aux élèves de l'école qui m'ont écrit pour obtenir certains renseignements, que j'ai toujours pris grand plaisir à rechercher pour eux. J'ai pu aussi être utile à des citoyens français dans l'indigence. Si j'avais vu un autre moyen de montrer combien j'ai su apprécier tout ce que j'ai reçu de la France, j'aurais