Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1901, série 9, volume 20)

T. ES GISEMENTS DIAMANTIFERES

pagaies àmanche court. On ne peut s'y tenir que couché, et on y souffre beaucoup delà chaleur et des moustiques. Après six à sept heures d'une navigation lente et monotone sur les boucles innombrables de la rivière, à travers un pays absolument plat et marécageux, couvert de hautes herbes, on arrive à la petite ville de Martapoera. Les districts diamantifères. — Martapoera est située au débouché, vers l'extérieur, de toute la région diamantifère. C'est une ville de 3 à 4.000 habitants, presque tous Malais, avec quelques Arabes, quelques Chinois et 5 à 6 Européens. Autrefois, le commerce des diamants y était très actif, et l'industrie de la taille très florissante. Aujourd'hui, quelques «hadjis » continuent seuls le commerce et les tailleries ont presque toutes disparu. Une seule un peu importante subsiste ; elle était arrêtée durant mon séjour ; elle ne taille d'ailleurs plus guère que des diamants bruts venant de l'Afrique du Sud. Les districts qui alimentaient autrefois l'activité de Martapoera sont ceux du Riam Kanan, du Riam Kiwa et du Bandjoe Irang(*). La rivière de Martapoera est formée un peu en amont de la ville, par la réunion de. deux rivières plus petites : à droite, le Riam Kiwa (mot à mot: rapides de gauche, les Malais désignant la droite et la gauche des cours d'eau, non à la descente, comme nous, mais-à la remontée); à gauche, le Riam Kanan (rapides de droite). Les vallées de ces deux rivières et celles de leurs affluents sont diamantifères. Le centre le plus important de la première de ces régions se trouve à la hauteur du Soengei Pinang ; celui de la seconde est le village de Karang Intan. Je n'ai fait que traverser le district du Riam Kiwa et qu'effleurer celui du Riam Kanan; je n'en parlerai donc pas spécialement ici; mais tout ce que je dirai du district du Bandjoe Irang s'applique exac(*) Voir la carte de la région de Martapoera, Pl. I.

DE LA RÉGION SUD-EST DE L'iLE DE BORNÉO

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tement aux deux autres, la formation géologique générale du pays et la constitution particulière des dépôts étant identiques. Le district du Bandjoe Irang est d'ailleurs de beaucoup le plus important des trois et sans doute aussi le plus riche. Il s'étend sur environ 20.000 hectares de superficie au nord et au sud de la rivière de Bandjoe Irang. A l'est, les dépôts diamantifères viennent s'appuyer sur les lianes des collines houillères éocènes ; à l'ouest, ils s'enfoncent sous les marécages qui s'étendent jusqu'à la mer, et de ce côté on ne peut savoir où ils finissent . Les centres principaux d'exploitation étaient les villages (kampongs) de Tjampaka, Bandjoe Irang, Bentok, Liang Anggang. Ces villages étaient autrefois prospères et peuplés ; aujourd'hui, ils sont presque déserts et sans ressources. Le seul qui ait conservé quelque vie est Tjampaka, à 9 kilomètres de Martapoera. C'est le territoire de Tjampaka qui a toujours été le plus renommé pour sa richesse. Le pays est montueux, bosselé de collines basses largement étalées, couvert de hautes herbes ou de bois touffus. Entre les collines, dans des dépressions généralement profondes et étroites, coulent d'innombrables ruisseaux au cours marécageux. Ces vallées sont sinueuses et courtes ; elles débouchent dans les marécages du Bandjoe Irang. Durant la saison sèche, elles sont à peu près accessibles ; pendant la saison des pluies, elles sont entièrement sous l'eau. C'est dans ces vallées ainsi que dans celle duBandjoe Irang que se trouventles dépôts diamantifères. Gisement. — Ces dépôts diamantifères consistent en une couche de graviers située à une profondeur des plus variables, selon le point considéré. Dans les parties hautes des vallées, on la rencontre à quelques décimètres de la surface ; dans les parties basses, l'épaisseur des terrains