Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1901, série 9, volume 20)

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DE L'EMPLOI DE L'ACIER AU

vénient de la fragilité , la Marine Nationale s'est arrêtée à la nuance dite mi-dure (métal à canons). On sait, d' aille i.; que le travail des pièces de cette nature présente d'autant plus de difficultés que leurs dimensions sont plus fortes. Les effets du forgeage, du dernier chauffage rapide pour la trempe et du refroidissement brusque ne se font plus sentir dans les couches profondes. La pratique des ateliers de construction de machines marines d'Indret est de limiter la fabrication des pièces en acier mi-dur aux dimensions transversales de 0 m ,15. Les pièces plus petites présentent encore une fragilité supérieure à celle de l'acier doux convenablement préparé. En fait, c'est en considération de la résistance aux chocs et non de la ténacité que sont pratiquement fixés les échantillons des pièces d'acier employées dans les machines. Tandis que la limite élastique de» l'acier midur trempé et recuit est supérieure à 40 kilogrammes, le constructeur n'ose pas faire travailler les pièces de l'espèce les plus chargées des machines les plus légères à plus de 6 à 8 kilogrammes. L'écart est manifestement supérieur à ce que réclamerait le sentiment le plus développé delà sécurité. Ce court aperçu des raisons qui tendent à limiter l'usage des aciers durs au carbone était nécessaire pour faire comprendre le but des métallurgistes et des constructeurs qui ont étudié les aciers au nickel. Ils n'ont pas eu en vue la recherche d'alliages plus durs, plus tenaces ou plus résistants que les aciers au carbone et au manganèse, connus de longue date. On a cherché it obtenir des nuances de même résistance que ceux-ci, mais plus malléables, moins fragiles et dont le travail à chaud ne présentât pas les mêmes difficultés. 11 n'est pas douteux qu'on pourrait, en cas de réussite, faire travailler les pièces de construction à un chiffre

DANS LES CONSTRUCTIONS NAVALES

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beaucoup plus rapproché de leur limite élastique, comme faisait dans les anciennes constructions pour le fer. comme on le fait encore pour le cuivre, ces deux derniers métaux étant malléables et peu fragiles. Dans le même ordre d'idées, les bronzes ordinaires sont aujourd'hui universellement rejetés pour la confection des organes contenant de la vapeur à haute pression, c'est-à-dire très chaude. Ce n'est pas que les alliages cuivreux perdent beaucoup sur leurs caractéristiques de résistance et dè limite élastique avec l'élévation de la température; mais quelques accidents ont paru démontrer leur fragilité à chaud, et leur ont fait perdre, pour cet usage, la confiance des ingénieurs. On a bien étudié la manière dont les matériaux résistent aux efforts de quelque durée, mais On n'a pas su jusqu'à présent analyser avec la même étendue le mode de réaction qu'ils opposent aux forces instantanées qui consti-. tuent les chocs. Aussi les constructeurs sérieux se réservent-ils, de ce côté, une très importante marge de sécurité. Effets caractéristiques de la présence du nickel. — On sait que les recherches de M. Wcerth, l'éminent directeur de l'usine de Denain, ont mis en évidence le fait capital suivant : si, à un acier ordinaire au carbone et au manganèse, on ajoute du nickel en proportion convenable, on change peu ses propriétés de dureté et do ténacité mesurées mécaniquement dans les épreuves de traction par sa limite élastique, sa résistance et son allongement. Ces propriétés tendent, d'ailleurs, à s'améliorer légèrement. Mais la présence du nickel diminue la fragilité d'une manière considérable. De telle manière que cette addition permet d'employer avec sécurité des aciers à haute teneur en carbone, c'est-à-dire à haute résistance. Leur malléabilité est même assez grande pour qu'il soit inutile