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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

A mesure qu'on s'éloigne de Hai-Phong vers le Nord,, on voit les pitons se multiplier et former les innombrables récifs de l'archipel d'Along. Une vase argilo-calcaire peu abondante se dépose lentement dans leurs intervalles : ! aucune trace de sédiments tertiaires ou quaternaires n'existe sur toute la côte. Dès que les îlots possèdent une surface assez étendue,, il se composent d'un soubassement taillé à pic. couronné lui-môme par des pitons coniques semblables à ceux qui sont partiellement immergés. Ces pitons supérieurs sont entourés de lambeaux de terrains versicolores, effondrés dans les directions les plus variées, et creusés de nombreux cirques dus à la dissolution du calcaire sous-jacent. Toute la côte témoigne ainsi d'une immersion, récente, mais précédée d'une corrosion puissante par les eaux atmosphériques. Son aspect spécial est admirablement représenté sur les cartes hydrographiques de la marine; par exemple, dans le figuré de l'île des Deux-Song. Sur le rivage, le terrain versicolore gréseux et parfois schisteux surmonte le calcaire, en formant une nappe d'abord découpée, qui devient continue à quelque distance de la mer. Elle constitue une région haute, mamelonnée,, infertile, qui s'élève jusqu'à 800 mètres et 1.000 mètres d'altitude, au Nord de Mon-Cay, atteignant déjà 400 mètres dans l'île même de Ke-Bao. Les ruisseaux côticrs sont insignifiants jusqu'au voisinage de la frontière de Chine. A quelques kilomètres de la côte, l'écoulement des eaux s'effectue dans une direction opposée à la pente du rivage. Les niveaux inférieurs de la formation versicolore renferment des couches de houille, signalées depuis les débuts de notre installation au Tonkin et explorées, d'abord en 1881-1882, par MM. Fuchs et Saladinf*). puis, en (*) Annales des Mines, 8" série, t. Il, p. 183 et suiv.

DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN

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1885-1886, par M. Sarrah('). Leur horizon géologique est connu depuis cette première exploration par les déterminations de M. R. Zeilier (**), qui le rapportent au rhétien. Le gisement houiller est légèrement incliné vers le Sud-Est dans la région de Hon-Gay. Il renferme une couche puissante affleurant au sommet de nombreux mamelons, et exploitée à découvert. Quelques couches inférieures, d'épaisseur moyenne, commencent à être exploitées souterrainement avec un prix de revient inférieur. L'extraction annuelle atteignait 260.000 tonnes, lors de ma visite, d'après les indications de MM. Luc, Directeur, et Vivier, Ingénieur, qui ont bien voulu m 'accompagner sur leurs travaux. La richesse du gîte dans les parties superficielles a dispensé de développer beaucoup l'exploration en profondeur. Dans l'île de Ke-Bao, plus avancée vers l'Est, les couches, déjà très inclinées à la surface du sol, et dirigées principalement vers le Nord-Nord-Est, deviennent presque verticales, et s'étranglent souvent en profondeur. L'exploration a été poussée jusqu'à 300 mètres par le puits de Lanessan. L'exploration était suspendue lors de ma visite. Les charbons extraits auparavant ont souvent paru assez cendreux. La houille de Hon-Gay est, au contraire, assez pure ; mais on sait qu'elle est à la fois friable et très maigre, exigeant l'addition du charbon japonais, et une forte proportion de brai pour la fabrication des briquettes. Des affleurements houillers analogues ont été découverts au Nord de Hai-Phong, encore dans la formation versicolore rhétienne, dans la région de Dong-Trieu. Ils Sf jnt l'objet de petites exploitations. (*) Sarran. Elude sur le bassin houiller du Tonkin. Paris, Challamel, 1888. (**) Annales des Mines, 8" série, t. Il, p. 299 et suiv. (1882).