Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1901, série 9, volume 20)

332

ETUDE GEOLOGIQUE ET -MINIÈRE

deux affleurements puissants do houille schisteuse ont été recoupés par les travaux de la nouvelle route. Ils sont intercalés dans le grès feldspathique et ont donné lieu, il y a dix ans, à des déclarations de périmètre réservé. Depuis Pho-Lou jusqu'à Lao-Kay, le lit du fleuve et la route suivent le terrain micaschisteux en se tenant un peu au-dessous des grès amphiboliques. APho-Moï, c'està-dire ii 1 kilomètres environ en aval de Lao-Kay, on rencontre dans la tranchée de la route une pegmatite à grands cristaux de tourmaline. Cette roche se rencontre ensuite dans la région supérieure du Fleuve Rouge, très fréquemment, et notamment dans les écueils voisins des ports de Lao-Kay et de Man-Hao. Les observations qui précèdent s'appliquent surtout à la rive gauche du Fleuve Rouge. La rive droite est moins abrupte. Depuis Yen-Bay jusqu'à Lao-Kay, cette rive est formée par une région gneissique, subdivisée en bassins par de petits affluents transversaux. Des dépôts tertiaires s'y étalent souvent au bord du fleuve. A plus grande distance, un plateau gneissique élevé forme une arête à peu près continue le long de la Rivière Noire, à environ 00 kilomètres du Fleuve Rouge. Son altitude est déjà d'environ 1.500 mètres au Sud et à l'Ouest de YenBay. Il s'élève progressivement vers le Nord-Ouest, pour atteindre 2.200 mètres à l'Ouest de Lao-Kay. Il est surmonté de pitons du calcaire carboniférien supérieur dont les sommets paraissent ainsi s'élever jusqu'à 1.800 mètres à l'Ouest de Yen-Bay, et 2.600 mètres à l'Ouest de Lao-Kay. Au sud de Yen-Bay, la région haute se prolonge parallèlement jusqu'à la côte vers Nin-Binh, séparant le Delta du Fleuve Rouge d'un fleuve encore parallèle, qui porte le nom de Song-Ma. Toute la constitution stratigraphique du Haut-Tonkin,

DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN

333

entre le Fleuve Rouge et la frontière de Chine, me paraît, en somme, pouvoir être représentée de la manière la plus simple en transportant parallèlement à elle-même, sous réserve dos fractures e1 des chutes locales, le long du Fleuve Bouge, la coupe schématique représentée par la [«/. 2, Pl. VI.

ITINÉRAIRE III EXPLORATIONS AU TONKIN AUTOUR DE LAO-KAY. (Du 20 janvier au 8 février 1898. Pl. VI, fia. 4.)

A notre arrivée à Lao-Kay, M. le lieutenant-colonel Ecorsse, alors commandant du cercle, nous annonça que les travaux de route recoupaient des affleurements charbonneux. Sur la demande de M. le général Pennequin, qui remplissait alors, comme colonel, les fonctions de commandant du territoire, j'ai commencé l'exploration do la région avec le concours de M. Ecorsse. 1° Nord-Est de Lao-Kay. — Dès le 21 janvier, deux affleurements d'une couche de schiste houiller ont été reconnus dans les tranchées de la route provinciale en exécution sur la rive gauche du Nam-Thy. L un de ces affleurements se rencontre à 250 mètres à 'Est de Lao-Kay et à une centaine de mètres au-dessus du fleuve, qui se trouve lui-même à 100 mètres d'altitude. Une fouille de 3 à i mètres de profondeur a été faite. La touche, très contournée, plonge fortement vers l'Ouest, et Laval-pendage du côté du fleuve a été enlevé par les érosions. Le schiste charbonneux est profondément altéré Par les agents atmosphériques. On peut estimer à au moins 2 mètres l'épaisseur primitive. La couche renferme es bancs irréguliers d'un grès feldspathique très gros-