Annales des Mines (1901, série 9, volume 20)
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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE
DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN
Le 3 février, nous avons suivi le chemin de Ba-Xhal k Trinh-Thuong sans quitter les terrains feldspathisés. Entre le village de Ban-Vuoc et le ruisseau du Ngoi-Fa-Thao, OB passe sur une nappe de quartz laiteux, souvent rose, accompagnant un gîte de fer magnétique. On rencontre, épars à la surface du sol, pendant 2 kilomètres, des blocs de minerai de grandes dimensions, visibles sur au moins 100 mètres de part et d'autre du chemin. La partie centrale du gisement forme une colline dirigée de l'Est à l'Ouest et s'élevant jusqu'à environ 100 mètres de hauteur. Le minerai, très magnétique, parait tout à fait pur; cependant le quartz contient souvent quelques traces do pyrites. L'horizon de la magnétite, qu'en raison de sa position inférieure, mais voisine du grès amphibolique, je rapporte au système dévonien, disparait sous les terrains feldspathisés, quand on remonte vers le poste de ThrihThuong, situé à 70 mètres au-dessus du fleuve. Le 4 février, nous avons quitté ce poste pour commencer à pénétrer dans la chaîne montagneuse qui sépare le Fleuve Rouge de la rivière de Long-Po. Suivant d'abord pendant quelques centaines de mètres le chemin muletier de Trinh-Thuong à Long-Po, établi au bord du Fleuve Rouge, nous avons retrouvé, à 20 mètres au-dessus des eaux, un affleurement de schistes charbonneux dans un terrain détritique, parallèle au fleuve et probablement tertiaire. Les ondulations du chemin recoupent cet affleurement sur un parcours d'environ 200 mètres. Tournant ensuite vers l'Ouest pour entrerdans la vallée du Ngoi-Ban-Mac, on retrouve entre BaiiMac et Na-Mon, à 2 kilomètres environ de Trinh-Thuong, l'horizon do quartz laiteux accompagné de magnétite. Les échantillons sont moins purs que ceux de Ban-Vuoc. La rivière de Na-Mon, affluent du Nam-Ti-Lang, coule déjà sur le gneiss, et contient cependant des galets de gres amphiboliques.
Alors commence une ascension rapide sur l'escarpement parallèle au fleuve. A midi, nous atteignions la vote 1060, sans avoir quitté les terrains gneissiques et micaschisteux. Le mica noir disparait vers la cote 1720, voisine de l'abri qui servait au ravitaillement de l'ancien poste abandonné de Ni-Ti. Vers la cote 1750, le terrain présente dos débris de grès amphibolique. Au-dessus de ce niveau jusqu'il la cote 2000, qui est celle du col, règne un plateau de grès grossier feldspathique, dominé vers le Sud par des pitons calcaires qui s'élèvent à environ 2.400 mètres d'altitude et paraissent identiques à ceux d'Alcng.
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La descente sur Ni-Ti, ancien poste, à 1.100 mètres, s'effectue tout entière dans le gneiss, le long d'une cassure verticale très étendue et très nette, encore parallèle à la direction du Fleuve Rouge. Le 5 février, nous avons exploré la rive gauche de la rivière do Ni-Ti jusqu'à 1.600 mètres d'altitude, au-dessus des villages younis d'Eukommon et de Chin-Chan. A la cote 1.400, on rencontre encore des quartz accompagnés de minerais magnétiques et semblables à ceux de BanMac. Le 6 février, nous suivons de Ni-Ti à Bac-Ta les terrains cristallins. Sur la rive chinoise de la rivière de Long-Po, on observe dans ces terrains une grande faille encore ouverte, parallèle à la direction du Fleuve Rouge. Le poste militaire abandonné do Bac-Ta est bâti à 460 mètres d'altitude, sur un rocher qui est précisément un passage de faille d'une grande netteté mettant en contact une masse de pegmatite avec un cipolin contenant du mica noir et des pyrites de fer et de cuivre. Le contact s'effectue suivant un plan vertical parallèle au Fleuve Rouge. La direction des bancs du cipolin est Nord-Sud ; l'inclinaison est d'environ 10° vers l'Est.