Annales des Mines (1901, série 9, volume 20)
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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE
sous-préfecture assez importante, située au milieu d'une plaine étendue et fertile. Le sentier, vraiment dangereux en certains endroits, s'élève rapidement de 1.800 mètres à 2.300 mètres, le long d'une cassure locale perpendiculaire à la grande faille Nord-Nord-Est qui limite le bassin de Lou-Nan. Pendant toute l'ascension se rencontrent des alternances de schistes et calcaires en plaquettes très fossilifères, dans lesquelles M. Douvillé a reconnu un horizon appartenant au dévonien supérieur. Le gisement principal se trouve à Siao-Len-Tsin, petite source située à 2.200 mètres d'altitude, et à environ 15 kilomètres de Lou-Nan, auprès d'une de ces sortes de buvettes que les gens du pays tiennent de place en place sur le trajet des caravanes. Le plateau de calcschistes, portant quelques rares témoins du calcaire carboniférien, presque tout entier supprimé, continue jusqu'au bord delà plainede I-Léang (GniLiang), située elle-même à l'altitude de 1.600 mètres. La rivière qui traverse cette plaine, et qui vient du Nord, charrie des fragments de houille. On consomme du coke en plusieurs endroits de la ville. Il vient, parait-il. de Siao-Tsa-Ke, localité située à 25 kilomètres vers l'Est. On trouve aussi dans cette ville, comme d'ailleurs à YunNan-Sen même, une fort belle houille, qui vient d'une localité située à 40 kilomètres, au nord de I-Léang. Son prix est élevé, caria dépense de transport parles moyens chinois représente déjà plus de 20 francs par tonne. La vallée de I-Léang est encore limitée à l'ouest par une cassure' Nord-Nord-Est du calcaire. On la franchit à l'altitude de 2.250 mètres, en s'élevant d'abord à la surface d'un terrain de schistes et grès carbonifériens inférieurs, qui apparaissent en concordance avec les schistes dévoniens de Siao-Len-Tsin. Ce terrain porte des témoins du calcaire à Productus.
DES PROVINCES
CHINOISES VOISINES DU
TONKIN
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La suppression de ce calcaire forme la riche vallée de Tang-Tche, dont le centre est encore occupé par un lac à la cote 1.900. Une couche de lignite de 0 m , 50 à 1 mètre d'épaisseur se trouve tout autour du village principal, à très faible profondeur. Les habitants l'exploitent presque exclusivement pour la consommation locale. Une curieuse source chaude, très abondante, sulfureuse et bitumineuse, dégageant de nombreuses bulles d'azote, sort, dans le village même, à une température de 75°. Elle alimente deux piscines, dans lesquelles les habitants de la région viennent soigner les rhumatismes et les affections cutanées. Ils s'y plongent parfois jusqu'au milieu du corps pendant des heures entières, malgré l'élévation de la température, que j'ai bien constatée au thermomètre, par deux fois, et à plusieurs mois d'intervalle, notamment avec MM. de Vaulserre et Monod. Nous n'avons d'ailleurs pas pu maintenir la main dans ce bain exceptionnellement chaud. Les missionnaires disent que les effets thérapeutiques sont très remarquables. Sur la bordure du lac de Tang-Tche, le calcaire à Productus réapparaît sur l'étage inférieur de grès et de schistes, et forme un plateau qui s'élève jusqu'à près de 2.400 mètres. En redescendant sur l'immense plaine de Yun-Nan-Sen, on retrouve, vers 2.300 mètres, des traces de couches charbonneuses ; puis on passe sur la formation quaternaire qui s'étend jusqu'au lac. ITINÉRAIRE M. COURSES AUTOUR DE YUN-NAN-SEN. (Pl. VII. fig. 4.)
Je réunis ici, pour plus.de clarté, aussi bien les observations relevées avant l'arrivée de MM. de Vaulserre et Monod que celles qui ont été faites en leur présence.