Annales des Mines (1901, série 9, volume 20)
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ÉTUDE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE
ITINÉRAIRE VIII. DE
TOUNG-TCHO UAN
A L'EMBOUCHURE
DU KIN-HO PAR HOUEI-LI(*). (Du 12 au 22 octobre 1898. Pl. VIII.)
Dès mon retour à Toung-Tchouan, j'eus à lutter contre le découragement de mon personnel chinois. Il était impressionné par divers troubles survenus dans la région au moment du passage de M. C.-E. Bonin, chargé d'une mission spéciale par le Ministère des Affaires Étrangères. Les mandarins encouragèrent mes hommes à continuer leur service, et c'est à l'appui des autorités chinoises que je dois réellement d'avoir pu poursuivre mon voyage. Nous partîmes, le 12 octobre, pour traverser le Fleuve Bleu à Mong-Kou, suivant la route mandarine qui, passant à l'extrémité Sud des montagnes du Leang-Chan, aboutit à Houei-Li. Le pays de La-Kou est encore un bassin lacustre creusé dans l'horizon carboniférien inférieur, à 2.000 mètres d'altitude. A 8 kilomètres plus loin, on passe sur la porphyrite, à 2.100 mètres d'altitude. On s'élève lentement jusqu'à environ 2.200 mètres; puis on descend sur des éboulis, le long d'une succession de cassures verticales, jusqu'à 1.300 mètres. On retrouve alors le calcaire carboniférien abaissé ; sa base est formée par une roche bleue compacte, et comme pétrie de rubanements blancs, simulant des débris végétaux. Un profond ravin, perpendiculaire au Fleuve Bleu, est creusé 'dans ces calcaires, le long d'une cassure tellement lisse que la route muletière a dû être transformée en une sorte de tunnel, creusé très irrégulièrement à la pointe et au marteau dans la paroi rocheuse. Le terrain houiller infé(*) Parcours suivi en sens inverse par Francis Garnier, en 1869.
DES PROVINCES CHINOISES VOISINES DU TONKIN
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rieur apparaitvers 1.100 mètres d'altitude dans cette cassure à peu près Est-Ouest. Il se relève presque verticalement à mesure qu'on descend vers le Sud, et près du hameau de Lao-Ia-Kouan. A 400 mètres plus loin, le torrent se jette dans le Liou-Chou-Ho, un peu avant son confluent avec le Fleuve Bleu, le cours inférieur de ce dernier prolongeant d'ailleurs, de la manière la plus nette, la vallée du Liou-Chou-Ho. L'altitude du confluent est d'environ 850 mètres. Le village de Mong-Kou est bâti un peu en aval, à 900 mètres, sur la porphyrite, au pied du prolongement de la faille Nord-Sud, traversée en descendant de La-Kou. Le lit du Fleuve Bleu est creusé dans la porphyrite très altérée, renfermant des filons verticaux diabasiques et serpentineux, et aussi des filons quartzeux plus récents, réunis en faisceaux ondulés, comme s'ils résultaient d'un froissement d'ensemble de la roche. Sur la rive gauche, on retrouve le terrain carboniférien inférieur à peu près horizontal. Une couche charbonneuse de 1 mètre y apparaît à 1.850 mètres au-dessous du hameau de Ki-Tao-Ka. Ce terrain porte un plateau fertile à Song-Min-Pin (altitude : 2.000 mètres). De ce village à Ta-Kiao, on monte d'abord sur le calcaire à 2.500 mètres d'altitude. On redescend de nouveau dans le terrain houiller inférieur par d'effroyables ravins, composés, ■comme auprès de Siao-Kia-Pin, par des pentes ébouleuses, balayées par des chutes de calcaires et de roches diabasiques complètement altérées, roses et vertes. Un peu avant d'atteindre le village de Siao-ChouiTsin, on rencontre un horizon schisteux très finement rubané. A 1 kilomètre au-delà de ce village, on retrouve tin peu au-dessous des calcaires, sur le talus même du sentier, une couche charbonneuse de 1 à 2 mètres d'épaisseur. Une ancienne exploitation de cuivre se trouve dans un ravin qu'on rencontre à peu de distance.