Annales des Mines (1901, série 9, volume 20)
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NOTE
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NOTE
SUR
L'EXPLOSION
D'UN
DÉPÔT
DE
SUR L'EXPLOSION
D'UN
DEPOT
DE
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DYNAMITE
blable de cette première chambre à celle du fond, qui constituait le magasin proprement dit. Trois rayons, consistant en des planches assises sur des banquettes en maçonnerie, étaient placés, sur les côtés et la paroi postérieure de cette chambre et recevaient les caisses d'explosifs. Le sol des deux chambres était maçonné et se trouvait un peu au-dessus de celui de la bowette. Deux marches rachetaient cette différence de niveau. Deux carnets d'aérage de 0™,20 sur 0"',20 environ, ménagés dans l'épaisseur des murs et débouchant, d'une part dans la bowette, d'autre part dans la chambre postérieure, étaient destinés à ventiler le magasin. Autant qu'il a été possible de le voir après coup, celui-ci devait être suffisamment sec. Tout au moins aucune humidité ne pouvait -elle provenir des parois, les roches encaissantes étant compactes etétanches. Seul l'air circulant dans le magasin, et qui provenait du retour général de la fosse, était, de ce fait, assez riche en vapeur d'eau. Il n'atteignait jamais une température élevée pouvant faire redouter son action sur la conservation de la dynamite. Organisation du service de la distribution des explosifs. — Les explosifs employés dans les travaux étaient la dynamite-gomme et la grisoutine B, celle-ci utilisée dans les quartiers où un régime de précautions spéciales était en usage, ainsi qu'il a été dit. Le service de la distribution était assuré par un surveillant, Bertinchamps Louis, qui a été une des victimes de la catastrophe. Les caisses d'explosifs étaient, comme on l'a déjà vu, logées dans la chambre arrière du magasin, sur les rayons qui en garnissaienttrois des côtés. Les deux portes étaient normalement fermées. Pour la distribution, Bertinchamps pénétrait dans le dépôt avec une lampe qui devait être une lampe de sûreté, prélevait dans une caisse le nombre de cartouches qu'il avait à distribuer, refermait derrière lui ou devait
refermer la porte séparant les deux compartiments et, debout sur le. seuil de la porte extérieure, remettait aux ouvriers qui en faisaient la demande et qu'il connaissait comme appartenant à une taille déjà autorisée à employer de la dynamite ou de la grisoutine ou qui lui avaient été spécialement désignés la veille par le porion, les cartouches dont ils avaient besoin. Personne autre que lui ne pénétrait même dans la première chambre du magasin. Il inscrivait au fur et à mesure, sur un carnet qui n'a pas été retrouvé, les quantités délivrées et les noms des ouvriers auxquels elles avaient été données et en dressait un état roinis chaque jour au chef-porion. Il était d'ailleurs prescrit au distributeur de toujours puiser la dynamite ou la grisoutine dans les caisses les plus anciennes, toute caisse neuve arrivant ne devant être entamée qu'après l'achèvement de toutes celles antérieurement reçues, et cela afin d'empêcher que, malgré une consommation continue d'explosifs, une caisse pût séjourner dans le dépôt un temps indéfini et finalement s'avarier. Le magasin contenait uniquement de la dynamite et de la grisoutine (133 kilogrammes de l'une et 115 kilogrammes de l'autre), ainsi qu'il a pu être établi par l'examen des registres sur lesquels était tenue la comptabilité spéciale des explosifs. La dynamite était de la dynamite-gomme à 92 p. 100 de nitroglycérine et 8 p. 100 de coton octonitrique ; la grisoutine, de la grisoutine B contenant 12 p. 100 de dynamite-gomme et 88 p. 100 d'azotate d'ammoniaque. Aucun détonateur ne devait se trouver dans le dépôt. Les capsules de fulminate servant à l'amorçage de la dynamite étaient logées au jour, dans une armoire du bureau du chef-porion, et. délivrées, avant la descente, au plus ancien ouvrier de chacune des tailles où l'on faisait usage d'explosifs, par un porion qui inscrivait sur un registre ad hoc les quantités délivrées à chacun. Sur un autre registre était noté le nombre de car-