Annales des Mines (1901, série 9, volume 20)
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NOTE
SUR
L'EXPLOSION
D'UN DÉPÔT
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DYNAMITE
lures n'a pas été faite à propos des ouvriers tués sur le coup vient de la hâte avec laquelle ils ont été mis en bière, après un examen sommaire suffisant pour reconnaître la nature des traumatismes qui, de toute évidence, avaient causé leur mort, et vis-à-vis desquels les brûlures n'avaient en la circonstance, aux yeux du médecin, qu'une importance accessoire. C'est vraisemblablement pour une raison analogue que Mazingue Henri, blessé très grièvement, mais qui a survécu, est indiqué comme atteint seulement de fractures multiples de la cuisse et de la jambe et de contusions du bassin et de l'épaule droite, bien que ce blessé fût atteint de brûlures relativement légères, comme l'a d'ailleurs été Danjou Elie, qui se trouvait non loin et au-delà de lui dans la voie de Marie Couchant, au moment de l'explosion. Pour compléter les indications que nous venons de donner sur les effets de l'explosion au point de vue des personnes, nous ajouterons que, par suite de diverses circonstances qu'il paraît inutile de relater dans la présente note, la cage qui se trouvait près d'arriver à l'accrochage au moment de l'accident et qui contenait douze ouvriers, dont un seul, Dannel Adolphe, a succombé, fut laissée près d'un quart d'heure au fond du puits avant d'être remontée. Malgré ce séjour prolongé sur le passade des gaz produits par l'explosion, les dix mineurs qu'elle contenait encore avec Dannel Adolphe étaient simplement évanouis et furent promptement ranimés, comme d'ailleurs Bertinchamps Emile, qui était tombé de la cage sur l'accrochage où il fut retrouvé par les sauveteurs. A part quelques contusions sans gravité subies par quelques-uns d'entre eux, ils en furent tous quittes pour des maux de tête et des vomissements, qui se prolongèrent pendant quelques jours, ainsi qu'il a été dit. Au point de vue matériel, les effets de l'explosion ont eu une très faible importance. Les murs en maçonnerie
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du magasin de dynamite et son contenu ont été mis en miettes et la cavité où il était logé a été complètement vidée, mais les roches encaissantes, très solides ainsi qu'il a été dit, sont restées en place. De part et d'autre seulement de ce dépôt, à mi-distance à peu près entre lui et le puits, d'une part, et au croisement de la veine Marie, d'autre part, deux éboulements se sont produits. Le premier n'était que de quelques mètres cubes et, dès midi, le jour même do l'accident, il permettait de passer sous le toit de la bowette, affaissé de 0 m ,60 environ, et d'atteindre le dépôt. L'éboulement de la veine Marie, plus important parce qu'une cloche de plus de 3 mètres de hauteur s'était formée au toit de la bowette, pouvait atteindre 80 ou 100 mètres cubes; il ne fut entièrement relevé que le surlendemain; mais, au bout do quelques heures de travail, il était déjà possible de communiquer par-dessus lui. A aucun moment, d'ailleurs, ces deux éboulements n'ont formé barrage étanche, et le retour d'air vers le puits n'a pas été intercepté. Outre la destruction du magasin et la production des deux éboulements dont il vient d'être parlé, il n'y a à citer comme effets matériels de l'explosion que la désorganisation de la partie inférieure du guidage de la fosse Fénelon et l'arrachage de leurs gonds et la projection des deux portes à guichet P, situées dans la voie de Marie Couchant, entre les emplacements desquelles on a relevé Tison Gustave et le corps de Dumortier. La porte P', située au bas du plan incliné et qui, d'ailleurs, se développait dans le sens de la pression qui a été exercée sur elle, s'ouvrit, mais ne fut pas arrachée de ses gonds. Ces indications générales données et toutes réserves faites, conformément à ce qui a été dit plus haut, sur la portée des indications concernant les causes du décès ou de l'incapacité de travail des différentes victimes, il est intéressant de rapprocher la nature et la gravité des bles-