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RECHERCHES SUR LES ACTERS AU NICKEL

A HAUTES TENEURS

à produire un grand durcissement pour les pièces ayant quelque épaisseur. En outre, l'existence des tensions intérieures favorise la fragilité ; cependant nous avons constaté que ces aciers restent peu fragiles, même après une déformation permanente qui a relevé notablement leur limite d'élasticité. Ainsi l'essai au choc sur barrettes entaillées de M. Frémont a donné plus de 40 kilogrammètres avec un acier au nickel du type à basse limite d'élasticité, qui avait subi une importante . déformation à froid par

accompagnée de tensions intérieures intenses qui tendent à rendre l'acier fragile. Ces constatations permettent de donner l'explication d'une anomalie apparente, la résistance à l'usinage à froid plus grande pour l'acier du type doux que pour l'acier du type dur. Nous admettons que la déformation produite par l'outil a pour conséquence un relèvement très considérable de la limite d'élasticité par écrouissage, et, par suite, une dureté très grande de la région en contact avec l'outil. Ce durcissement local peut élever la limite d'élasticité dans cette région plus haut que celle des aciers les plus durs du type à haute limite d'élasticité. Ces observations confirment l'existence de deux types d'aciers de propriétés mécaniques bien différentes, types dont l'existence est déjà accusée par l'action de la trempe et démontrée parles résultats des essais à la traction, à la compression, au pliage et au choc.

compression. Ces constatations démontrent à nouveau que les propriétés mécaniques des aciers du type à basse limite d'élasticité ont beaucoup d'analogie avec celles des divers alliages ou métaux écrouissables ; ils peuvent exister, comme le laiton (*), par exemple, à une infinité d'états intermédiaires entre l'état doux et l'état dur, ces deux états extrêmes se caractérisant comme suit : Étal doux. — Il s'obtient par le recuit à 800° ou 900° ou parla trempe à cette même température, suivie ou non d'un recuit, ou encore par l'écrouissage suivi d'un recuit. Le recuit, lorsqu'il est suffisamment prolongé, fait disparaître les tensions intérieures, ce que ne produit pas la trempe. Seul le recuit ne paraît pas adoucir autant que lorsqu'il a été précédé d'une trempe ou d'un écrouissage. Etat dur. — Il s'obtient par un écrouissage intense. La dureté est locale, et peut, par conséquent, être bien différente d'une pièce à l'autre du même acier, ou d'une région à l'autre de la même pièce. Elle est toujours

(*) M. le commandant Pralon, dans un mémoire Sur les Essais à la traction des cuivres et laitons (extrait de la Revue d'Artillerie, avriljuin 1898), rend compte (p. 14) d'essais à la traction d'une série d'éprouvettes.de laiton soumises à des écrouissages de plus en plus intenses. On voit la résistance à la rupture et l'allongement à la rupture p. 100 passer progressivement de 30 kilogrammes par millimètre carre et 62, S p. 100 à 64 kilogrammes par millimètre carré et 2 p. 100.

Effets du corroyage à chaud. — Il est bon de faire remarquer que tous les essais dont nous avons rendu compte sont relatifs à des aciers laminés, et non à des aciers coulés. L'acier au nickel se figeant rapidement à la coulée, on abreuve difficilement les pièces moulées avec cet acier ; cependant l'emploi de l'acier au nickel sous cette forme est loin d'avoir été l'objet de tentatives suffisantes. L'état moléculaire résultant du forgeage ou du laminage paraît être un état particulier sur lequel ia température à laquelle est achevé le laminage a une grande influence, notamment lorsque l'acier est laminé en tôles minces. M. le chef d'escadron Mengin, chef de l'atelier de précision de la section technique à Saint-Thomas-d'Aquin, a attiré notre attention sur les résultats très remarquables qu'il a obtenus à l'essai à la traction avec des tôles de