Annales des Mines (1902, série 10, volume 2)
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ÊTDDE SUR LES FEUX DES MINES DE HOUILLE
de nouveaux feux ont pris naissance à la suite de travaux conduits dans des conditions défectueuses, et quelques-uns d'entre eux viennent encore entraver l'exploitation. Les mines de Decazeville offrent, par suite, un intérêt particulier au point de vue de l'étude des incendies dans les houillères, et nous avons cru bon de résumer dans ce mémoire les observations qu'il nous a été permis de recueillir au cours de nos visites faites dans ces exploitations pendant une période assez longue passée dans le bassin d'Aubin-Decazeville. Nous rappellerons brièvement, dans cette étude, les circonstances dans lesquelles prennent naissance et se développent les incendies des mines de charbon ainsi que les moyens employés pour les combattre, et nous citerons à l'appui un certain nombre d'exemples. Les feux nous paraissent devoir être divisés en trois groupes, qu'il convient d'examiner successivement : 1° Feux récents ou spontanés ; 2° Feux anciens ; 3° Incendies.
I. —
FEUX RÉCENTS
OU SPONTANÉS.
Dans cette catégorie devront être compris tous les feux, quelle que soit leur importance, qui n'ont aucune relation avec d'autres plûs anciens, soit dans une mine indemne jusque-là, soit dans un quartier de mine ne communiquant pas directement avec une partie déjà contaminée. Cause et origine. — Les principales causes auxquelles sont dus les feux paraissent pouvoir se résumer à quatre : 1° Dislocation de la houille. — D'une façon générale, l'origine des feux doit être attribuée à un broyage ou à
DANS LE BASSIN D'AUBIN-DECAZEVILLE
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une dislocation plus ou moins complète de la houille et à l'infiltration de l'air à travers la masse fissurée. Cette ■dislocation sera due la plupart du temps, principalement dans les couches puissantes, aux affaissements irréguliers •qui accompagnent l'enlèvement d'une tranche (méthode par tranches montantes), quelque soin que l'on apporte ■à la confection des remblais, et surtout à la superposition -des travaux. C'est ainsi qu'en 1891 le feu fit pour la première fois son apparition à la mine de Banel (étage 220-225). L'exploitation se poursuivait dans cette mine simultanément à plusieurs niveaux superposés. L'échauffement se produisit au-dessus de la tranche 220 en partie dépilée, et le feu se développa entre la couronne des remblais et le •charbon immédiatement superposé. Son extension fut telle •que tout un quartier se trouva compromis et que l'on dut abandonner toute la partie de mine comprise entre les •cotes 206 et 225. Le 9 février 1895, un feu se déclara au niveau 170 de la mine de Fareyrès, dont il motiva l'abandon. La couche en exploitation était verticale et mesurait 3 mètres de puissance; les dépilages y étaient poussés simultanément aux niveaux 145-160 et 170. La superposition des chantiers entraîna la dislocation complète du charbon, et, au bout de quelque temps, se déclara un feu qui se développa rapidement, grâce aux nombreuses fissures de la houille, et dont on ne put se rendre maître. Nous pourrions en outre citer plusieurs feux de la mine de Serons ayant eu la même origine. Le feu pourra aussi prendre naissance en couronne des galeries à la traversée des parties ébouleuses. Le charbon plus ou moins broyé vient, dans ce cas, reposer sur le boisage et le piquetage destiné à le soutenir. Il s'établit au travers une circulation d'air qui peut provoquer réchauffement.