Annales des Mines (1902, série 10, volume 2)
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ÉTUDE
SUR
LES
FEUX
DES
MINES
DE
HOUILLE DANS
les canaux qui existent toujours au contact du boisage. Ou supprimera ainsi un élément important de la propagation du feu. C'est à la présence des bois laissés en couronne de la tranche en dépilage qu'est dû le développement excessif d'un feu du niveau 180 (première tranche) de la mine de Bourran (Nord de la Petite Cuvette). Ce feu s'étendit entre les remblais de la première tranche en cours de dépilage et le charbon de la seconde à prendre plus tard. Il se montra fréquemment jusque dans les chantiers d'abatage, qu'on dut finalement abandonner après les avoir remblayés ainsi que les galeries y aboutissant. Si l'on est obligé d'arrêter les travaux non à la limite naturelle de la couche, mais à une ligne arbitraire (limite de concession, piliers de protection), il convient de prendre un soin tout particulier pour la confection des remblais à la fin de la partie à dépiler, et, dans les couches épaisses, de terminer l'exploitation de chaque tranche de telle façon que le charbon laissé en place présente dans son ensemble l'aspect d'un gradin droit [fig. 2).
FIG. 2.
Cette disposition a l'avantage de faciliter le tassement des remblais et de diminuer les chances de feu. Quoi qu'il en soit, cette ligne de séparation sera toujours un point délicat au voisinage duquel on aura à redouter réchauffement. Nous signalerons, à l'appui, le fait suivant
LE
BASSIN
D'AUBIN-DECAZEVILLE
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qui se produisit en deuxième tranche du niveau 180 de Bourran (Petite Cuvette Nord). Lorsqu'on poursuivait la préparation de cette seconde tranche, comprise entre les remblais de la bande inférieure et le charbon existant dans les parties supérieures, on put sans incident développer les traçages jusqu'à l'extrémité de la zone à aménager, en prenant comme sole des galeries les remblais de la première tranche. Mais les premières recoupes de dépilages, poussées un peu plus vers le Nord, ne tardèrent pas à rencontrer le feu dès qu'elles arrivèrent à l'aplomb de la limite de la tranche inférieure. La méthode par tranches montantes, qui facilite les dislocations, devrait être rejetée en principe dans une mine à feux. Cependant les résultats obtenus dans l'exploitation par deux tranches montantes d'un des quartiers de la mine de Bourran paraissent démontrer que cette méthode peut être appliquée sans inconvénient lorsque les travaux sont conduits avec beaucoup de régularité et un soin tout spécial. Le sous-étage 180 du quartier Sud de la Petite Cuvette, qu'on se proposait d'exploiter, était dominé par l'ancien niveau 186, dépilé d'une façon incomplète par suite de nombreux feux provenant des régions supérieures. Le déhouillcment fut conduit d'une façon méthodique en battant en retraite du Sud vers le Nord et en remblayant en arrière toutes les galeries au fur et à mesure qu'elles devenaient inutiles. Le traçage consista en deux galeries d'allongement au charbon longeant chacune la limite de la couche et réunies par des traverses, au nombre de quatre ordinairement : la plus au Sud était en cours de remblayage ; la seconde desservait quelques .chantiers d'abatage en voie d'achèvement vers son extrémité Est pendant qu'on en commençait le remblayage du côté de l'Ouest; la troisième servait de base à la ligne générale des dépilages; enfin la dernière, parfois encore en préparation du côté