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ÉTUDE SUR LES FEUX DES MINES DE HOUILLE

II.

- FEUX ANCIENS.

Dans cette catégorie doivent être compris les feux qui, n'ayant pu être combattus d'une façon efficace, ont continué d'exister depuis un temps plus ou moins long, soit dans un niveau déjà exploité, soit dans un quartier abandonné, soit même dans la zone des travaux en cours. » Si bien isolé qu'il paraisse être, le feu pourra parcourir des distances assez grandes pour venir se montrer dans un quartier en exploitation. Ses principaux moyens de translation peuvent se résumer aux quatre suivants: 1° Fissures de la houille. — Des fissures même très faibles permettent au feu de s'étendre d'un point à un autre, soit dans le sens horizontal, soit généralement dans le sens de la hauteur. Lorsque dans la mine de Bourran on poursuivait le dépilage delà première tranche du sous-étage 180 (Nord de la Grande Cuvette), on eut à combattre plusieurs feux qui se montrèrent en plusieurs points, soit en couronne des remblais, soit au plafond des galeries. On put se rendre compte que les divers points incandescents se trouvaient dirigés suivant une ligne de cassure qui avait amené le feu des niveaux supérieurs. Il est à remarquer qu'un feu existant au voisinage d'une galerie dont il. sera séparé par les travaux de protection ordinaire, tels que voûte, coffrage, etc., pourra rester plusieurs années sans se développer sensiblement . Mais, si on remblaie la galerie ou le quartier dans des conditions telles que toute entrée d'air est devenue impossible de ce côté, il se mettra assez souvent en mouvement vers la galerie la plus proche, dans laquelle il fera son apparition au bout de plus ou moins de temps.

DANS LE BASSIN D'AUBIN-DECAZEVILLE

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C'est ce qui s'est produit au Nord de la mine de Bouquiès, dont le charbon était fissuré par le fait d'anciennes exploitations. Le galerie 232, où le feu s'était d'abord développé, avait été remblayée avec un soin spécial et fermée en outre par des barrages. Quelques mois plus tard, malgré des embouages faits pour protéger le dessous, on observait plusieurs points incandescents dans la galerie tracée (depuis longtemps déjà) immédiatement au-dessous, à la cote 217, soit 15 mètres plus bas. Le feu fut maintenu par des coffrages pendant un temps assez long et ne se développa pas sensiblement jusqu'au jour où l'on crut bon de remblayer la galerie pour s'en débarrasser. Au bout de quelques mois, le mal s'était de nouveau propagé en profondeur et le feu faisait son apparition en deux endroits dans la galerie 202 ouverte à 15 mètres au-dessous; il avait donc parcouru en deux reprises un espace vertical de 30 mètres. 2° Bois laissés dans les remblais — L'influence des bois pour la propagation du feu, soit d'un niveau à l'autre, soit dans le sens horizontal, est suffisamment établie pour qu'il y ait lieu d'insister sur ce sujet. Nous nous bornerons à en citer quelques exemples : a) Un dégagement de fumée s'étant produit dans l'un des niveaux en cours d'exploitation de la mine de Miramont, on attaqua une recoupe à la rencontre du feu. On arriva ainsi en un point où l'on trouva plusieurs piédroits de la tranche supérieure qui brûlaient à travers les remblais. Il suffit d'arracher les bois en ignition et de les remplacer par de la terre suffisamment serrée pour faire disparaître le feu aussitôt. b) Le 27 décembre -1899, un feu se déclarait à la mine du Banel dans la galerie de base du niveau 220 en préparation, et, le lendemain, après avoir suivi un ancien montage cependant remblayé, faisait son apparition