Annales des Mines (1902, série 10, volume 2)
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REVUE DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES
raie des sciences, sur la préparation industrielle et les principales applications des gaz liquéfiés (année 1901, p. 902 et 965; année 1902, p. 180); l'Engineering er (année 1900, 1 semestre, p. 45, 95, 334, 732 et 762; e année 1901, 2 semestre, p. 368) ; un ouvrage de M. Caurq sur la Liquéfaction des gaz (méthodes nouvelles, applications; Paris, Gauthier-Villars, 1901). Emplois de l'air liquide. — La préparation de l'air liquide étant sortie du domaine des laboratoires peur entrer dans la pratique industrielle, et se faisant à l'aide de machines déjà satisfaisantes, et dont les types se multiplieront sans doute prochainement, il est naturel de se demander quels seront les emplois de l'air liquide. L'industrie attend-elle que ce liquide lui soit fourni à un prix assez bas pour l'utiliser, ou bien faudra-t-il créer à grand'peine des débouchés à ce produit nouveau? Dans un article de la Zeitschrift des Vereines deutscher Ingenieure (vol. XLIV, p. 69),- M. Linde examine quels peuvent être les emplois de l'air liquide. Au point de vue du transport et de la conservation d« l'air liquide, il faut remarquer qu'on no peut l'enfermer dans des récipients, comme l'acide carbonique liquide, par exemple, parce qu'il s'échaufferait bientôt au-dessus de la température critique et, par suite, ne resterait pas à l'état liquide. On le conserve quelque temps, avec une évaporation assez faible, dans des récipients en verre argenté à doubles parois, entre lesquelles on a fait le vide. Comme agent réfrigérant, il ne peut soutenir la comparaison avec les machines frigorifiques ordinaires, beatt^ coup plus avantageuses, sauf dans les cas exceptionnels où des températures extraordinairement basses seraient nécessaires, par exemple pour l'extraction de certain8 produits chimiques.
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Pour la production de puissance motrice, en utilisant la chaleur ambiante qui le vaporiserait dans un récipient clos, l'air no restituerait qu'une bien faible fraction du travail dépensé pour sa préparation, et constituerait un détestable accumulateur de travail. On peut l'employer comme explosif : en imprégnant d'air liquide, particulièrement riche en oxygène (l'azote se dégageant en beaucoup plus forte proportion que l'oxygène par évaporation), des cartouches renfermant de la poudre de charbon, ou mieux du kieselguhr imbibé do pétrole, on obtient un explosif qui détone sous l'action d'une amorce fulminante. La préparation se fait au moment de l'emploi, l'évaporation appauvrissant très vite la cartouche. Quelques essais de ce genre, notamment au tunnel du Simplon, ne paraissent pas avoir donné de résultats très satisfaisants. Enfin la liquéfaction de l'air est un moj^en de préparer des mélanges gazeux très riches en oxygène (jusqu'à 90p. 100). L'oxygène se condense, en effet, à une température moins basse que l'azote : l'air qui se liquéfie dans les machines contient déjà un excès d'oxygène, dont la proportion va en augmentant par suite de l'évaporation plus active de l'azote. Pour augmenter la quantité d'oxygène obtenue, on fait passer à travers un serpentin, dans lair liquide obtenu, un courant d'air déjà refroidi, qui se condense à son tour en volatilisant une partie du liquide; le débit de l'appareil est ainsi augmenté. Le séparateur de M. Linde se compose d'une machine a liquéfier l'air avec deux réservoirs d'air liquide superposés : l'évaporation du réservoir supérieur donne surtout de 1 azote, et le liquide, enrichi en oxygène, passe dans le réservoir inférieur, où il s'évapore en donnant un mélange ri che en oxygène. L'évaporation est activée par une circulation d'air dans des serpentins qui baignent dans le liquide : cet air, préalablement refroidi à — 10° ou — 15°,