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REVUE DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES EN L'AN

certain nombre de recherches expérimentales. Le Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'industrie nationale a publié celles de MM. Huillier et Frémont (avril 1899, p. 573-596), et publie en ce moment un travail très étendu de M. Codron sur ce sujet. La commande individuelle par dynamos des machines-outils rend particulièrement utile la connaissance de la puissance absorbée. Mais la connaissance de la production des machines est également bien nécessaire, et il est à souhaiter que les recherches et les expériences à ce sujet se multiplient. Lorsqu'on veut acquérir une machine-outil, un tour par exemple, on trouve chez divers constructeurs des outils en apparence équivalents, de même hauteur de pointes et de même longueur, dont les prix sont très différents. Le choix serait bien facilité si le constructeur indiquait en même temps quelle production peut donner l'outil dans le dégrossissage et quel degré de précision dans le finissage. L'essai se ferait sur un cylindre d'acier doux de qualité définie et avec des outils de nature déterminée, que le constructeur devrait être libre de fixer, car l'outil fait en somme partie de la machine-outil. L'acheteur aurait enfin une base précise d'appréciation au lieu de savoir seulement, quand il paye une machine très cher, qu'il a un appareil « plus robuste » et « plus moderne » que d'autres. Une telle méthode, si elle était appliquée, ferait faire les plus grands progrès à la construction des machinesoutils, en mettant en lumière les qualités des bons appareils et en éliminant les mauvais; elle inciterait les constructeurs à toujours chercher à dépasser les résultats déjà obtenus, soit comme rapidité de production, soit comme précision des produits. Croit-on que, sans lesessais de consommation, les machines à vapeur auraient été amenées au point où nous les voyons? Les essais seraient aussi nécessaires pour les machines-outils. Mais là ne s'arrêteraient pas les conséquences de ces

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essais : l'emploi de ces machines-outils en serait beaucoup amélioré. Dans l'ignorance où l'on est de ce que peut réellement donner chaque machine, il est bien difficile desavoir si elles sont complètement employées. Des chefs d'atelier et des contremaîtres de grande expérience peuvent jusqu'à un certain point se rendre compte de ce qu'on doit demander à chaque machine; mais cette expérience est forcément limitée et, d'un atelier à un autre, on .peut constater de grandes différences dans la production des machines. La rétribution du travail à la tâche n'est pas de nature à accroître la production autant qu'on pourrait le croire, quand il s'agit des travaux très variés des ateliers de construction : le personnel hésite à pousser cette production aussi loin que possible dans la crainte, généralement bien fondée, de voir baisser les tarifs, et les ouvriers exceptionnels sont souvent arrêtés par la pression de leurs camarades. La situation serait bien différente si le travail que doit faire chaque machine-outil était défini par le constructeur et constaté par des essais de réception. On pourrait bien admettre, en service courant, une certaine réduction sur ces résultats, qui seraient en général de véritables records difficiles à atteindre ; maison n'en posséderaitpas moins une base très sûre pour estimer la production de la machine et pour fixer le prix des pièces à la tâche. En attendant que les constructeurs indiquent, sur le prospectus de leurs machines-outils, les principales caractéristiques du service de ces machines, chaque machine de quelque importance installée dans un atelier devrait être l'objet d'essais exécutés aussi publiquement lue possible et dont les résultats seraient communiqués a tous les intéressés.