Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1902, série 10, volume 2)

LES GISEMENTS DE QUARTZ AURIFÈRE ÉN SIBERIE

I SIBÉRIE OCCIDENTALE.

I. — DISTRICT D'ATCHINSK.

Le district d'Atchinsk (Pl. X, fig. 1) est compris entre celui de Mariinsk, à l'Ouest, et celui de Minoussinsk, à l'Est. Il fait partie du bassin de l'Obi, comme la région de l'Altaï, tandis que Minoussinsk est dans le bassin de l'Yénisséi. Mais, tandis que, dans l'Altaï, on connaît et on exploite des filons métallifères et aurifères depuis bientôt deux cents ans, les découvertes de quartz aurifère des districts d'Atchinsk et de Minoussinsk sont tout à fait récentes, datant de 1896. Géologie. — Les formations de ces diverses régions sont les mêmes : les gisements filoniens sont situés dans les chaînes de montagnes appelées monts Altaï et montsa Saïans, qui séparent la Sibérie et la Chine. Il y 1 .200 verstes, soit environ 1 .300 kilomètres, de la frontière chinoise jusqu'à Krasnoïarsk. La chaîne très large des monts Saïans a été coupée par le fleuve Yénisséi, qui prend sa source en Chine. Cette chaîne barrait auparavant une série de mers plus grandes que la mer Noire et la mer Caspienne; la digue a cédé, et l'assèchement produit a change en une région désertique cette région semblable autrefois, comme aspect et comme climat, à celle des grands lacs du Canada, suivie d'un déversoir en forme de cascade plus haute et plus large que celle du Niagara. Les montagnes qui endiguaient ces mers, les monts Saïans, sont formées de couches horizontales, ou légèrement inclinées vers le cours de l'Yénisséi ; ce sont des calcaires et

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schistes cristallins, des couches siluriennes et dévoniennes, schistes argileux, calcaires, micacés ou dolomitiques, grès et quartzites, puis quelques couches secondâmes souvent intercalées de lits charbonneux, enfin des alluvions tertiaires et glaciaires. L'épaisseur totale de ces couches est de 1.350 à 1.800 mètres. En outre, on trouve en de nombreux endroits des pointements de granité, syénite, diorite et autres roches granitiques. L'ancien Yénisséi était d'abord à un niveau de près de 1.000 mètres au-dessus de l'Yénisséi actuel. Ce sont les érosions qui ont réduit le relief à ses proportions actuelles, en transportant les détritus de plus en plus loin vers le nord, de manière à former cette immense plaine qui est la Sibérie actuelle, ou du moins sa majeure partie. Les roches sédimentaires renferment toute espèce de sources minérales contenant le fer, la magnésie, la chaux, le manganèse, le soufre, etc. Il y a même des schistes imprégnés par des solutions cuivreuses, comme au Mansfeld, dans le district de Minoussinsk. Les sels de fer ont formé des gîtes importants à Abakansk, Irba, Kouznetzk. Le plomb et le cuivre se rencontrent en de nombreux points; le charbon secondaire est assez fréquent, tandis qu'il n'existe qu'un gîte de houille d'âge permien, comme l'a démontré un éminent géologue français, M. Zeiller, aux environs de Kouznetzk. Les fossiles sont rares et mal conservés, ce qui rend les constatations difficiles : le charbon ordinaire renferme des fougères, Equisétinées, etc., d'âge probablement jurassique. Les couches sont presque horizontales, et par suite les montagnes prennent des formes tabulaires, tandis que les escarpements produits par les cours d'eau sont très souvent verticaux, avec des parties détachées en forme de tours et de bastions. En admettant que le pays eût été, à "époque silurienne, à 1.400 mètres d'altitude, soit à '•000 mètres plus haut que le niveau moyen actuel, on