Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)
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L'ABATAGE MÉCANIQUE
Il nous reste maintenant à examiner le reproche fait aux haveuses à barre de se soulever d'un côté ou d'un autre. Nous donnerons d'abord une expression approximative de la composante Q, normale au plan du havage, de la réaction qui s'exerce sur la haveuse. Nous supposerons que les couteaux sont en nombre infini, que la barre est cylindrique au lieu d'être légèrement conique, et que la dureté du havage est partout la même à un instant donné. Dans ce cas, nous pouvons écrire immédiatement : Q = Sf =
Tel est le défaut de principe des haveuses à barre, défaut qui n'est heureusement pas prohibitif, car les haveuses Hurd semblent être d'excellentes solutions du problème. La stabilité des haveuses à barre est augmentée par un nouvel élément dont nous n'avons pas encore parlé. Pour que la barre puisse se soulever, il faut qu'elle entame le toit du havage, et, pour cela, il faut qu'elle soit appuyée contre lui avec une force d'autant plus grande que le toit est plus dur-(*). La condition de stabilité peut donc s'écrire :
jj Er.
Soient T le travail fourni à la barre par seconde, et V la vitesse linéaire des couteaux. On a :
&=-,T «=;£ C'est cette force qui doit être équilibrée par le poids de la haveuse. La stabilité de la haveuse. à barre dépend donc du travail T, de la vitesse V, de la longueur de la barre, c'està-dire do la profondeur du havage, du poids de la haveuse et de l'écartement des rails, c'est-à-dire do la largeur de la machine. Si on se fixe la profondeur du havage et la puissance de travail de la machine, c'est-à-dire T, les seuls éléments dont on dispose pour assurer la stabilité de la haveuse sont la vitesse V, le poids et la largeur de la machine. Plus ces trois éléments seront grands, plus la haveuse sera stable ; mais, malheureusement, toutes les autres considérations qui interviennent dans la construction des haveuses exigent qu'ils soient le plus petit possible.
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DANS LES MINES DE HOUILLE D'ANGLETERRE
| = Er < A + B.
Le terme A est fixe et dépend uniquement des dimensions et du poids de la haveuse ; le terme B est variable et d'autant plus grand que le toit du havage est plus dur. Ce qui caractérise les haveuses Hurd, c'est qu'elles travaillent le plus près possible des limites fixées parla condition de stabilité. Sr dépend de l'affûtage des outils, de l'avancement de la haveuse par tour de la barre et de la dureté du havage. Il est donc important de changer les outils à temps et de proportionner soigneusement la vitesse d'avancement par tour de la barre à la dureté du havage. Il n'y a aucune difficulté si celle-ci est constante, mais il n'en est plus de même quand elle varie beaucoup et souvent, car ou ne peut pas modifier continuellement la vitesse d'avancement de la haveuse. Dans ce cas, la barre tendra à tourner l'obstacle qu'elle rencontre au lieu de le traverser ("). (*) Nous supposons en ce moment que la barre tourne dans un sens tel que les couteaux travaillent en descendant et tendent à soulever la barre. C'est le sens normal de rotation conseillé par les constructeurs de la haveuse Hurd. (**) Quand le havage est très dur ou quand sa dureté est irrégulière, quand, par exemple, il doit être fait dans du grès compact, ou dans un Tome III, 1903.
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