Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)
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L'ABATAGE MÉCANIQUE
Les étincelles sont une source de dangers ; il est vrai que le moteur peut être enfermé dans une caisse étanche; mais le meilleur moyen d'éviter les étincelles serait d'employer des moteurs à courants polyphasés. Presque tous les constructeurs de haveuses électriques mettent à volonté des moteurs à courant continu ou des moteurs à courants polyphasés; mais ces derniers sont peu demandés. Enfin les haveuses à air comprimé ont l'inconvénient de faire beaucoup de bruit et d'être animées de fortes vibrations. En effet, les pièces à mouvement alternatif ne sont jamais équilibrées, et elles donnent à la haveuse, par suite de leur inertie, un mouvement oscillatoire parallèle au front de taille ; à chacune de ces oscillations, le disque est écarté de l'extrémité du havage, puis rejeté sur elle ; il en résulte des chocs et des vibrations.
VII DIFFICULTÉS DE L'EMPLOI DES HAVEUSES.
Les haveuses ont été quelquefois employées en Angleterre pour résister aux exigences de la main-d'œuvre ; aussi les ouvriers ont-il eu souvent une attitude hostile envers elles, et les difficultés qu'ils ont suscitées en ont beaucoup retardé l'emploi. L'opposition des ouvriers s'est manifestée soit par le refus de charger le charbon abattu par les haveuses, soit en exigeant pour le faire des prix exagérés, soit pard' autres moyens. D'ailleurs, cette opposition ne dure jamais très longtemps, car les ouvriers reconnaissent vite que les haveuses ne les chassent pas, que leur travail est moins pénible, moins dangereux et mieux payé. Une difficulté plus sérieuse est le recrutement d'ouvriers
DANS LES MINES DE HOUILLE D'ANGLETERRE
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pour conduire les haveuses. Ces ouvriers doivent avoir l'expérience d'un mineur et les connaissances d'un mécanicien ; ce sont généralement des mineurs auxquels on a donné quelques notions de conduite des machines; ils doivent être capables d'exécuter surplace les petites réparations, et on cite des haveuses qui ont pu travailler ainsi cinq ans de suite sans quitter le front de taille. Ce personnel est aussi difficile à garder qu'à former, car beaucoup de ces mineurs veulent utiliser leurs nouvelles connaissances à conduire les machines au jour. Nous arrivons maintenant aux difficultés techniques. La haveuse est une machine qui travaille dans de très mauvaises conditions ; la voie qui la supporte est rarement aussi régulière et aussi bonne qu'elle devrait l'être ; le travail demandé est souvent très irrégulier ; si les organes de transmission ne sont pas soigneusement enfermés, ils sont remplis dépoussière. Pour obtenir un bon rendement, il faut que la haveuse travaille d'une manière presque continue. Les arrêts causés par un accident ou par le changement des couteaux, le temps employé à transporter la haveuse d'un chantier dans un autre et à commencer un havage ne doivent représenter qu'une faible partie du temps consacré au travail utile. Il faut donc que les fronts de taille soient droits sur de grandes longueurs ; quand on emploie des haveuses à disque, cette longueur doit être au moins égale à celle qui peut être parcourue par la haveuse dans un poste de huit heures. La solidité du toit est un facteur très important. Avec la plupart deshaveuses, il faut laisser un espace de l m ,20 entre le front de taille et le premier rang de bois (*) ; aussi beaucoup d'ingénieurs anglais estiment qu'il est impossible d'employer des baveuses quand le toit est (*) Cet espace est réduit à 0™,75 avec la haveuse Mather and Platt.