Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)
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NOTES
SUR
LA
THEORIE DES
traitant séparément. On verra, d'ailleurs, comment la géologie de ces deux corps amène à discuter quelques-uns des problèmes les plus généraux et les plus actuels, relatifs aux genèses pétrographiques et métallifères : ces questions de différenciation, de ségrégation directe, de fumerolles (onde pneumatolyse), de profondeur originelle des magmas, de rôle des éléments réabsorbés dans la cristallisation des roches, etc., qui entraînent de si nombreuses et de si vives controverses.
I LA GÉOLOGIE DU GRAPHITE. L'origine du graphite dans ses gisements touche à nombre de questions intéressantes. Le graphite est, en effet, l'un dos éléments principaux dans cette longue série des minéraux carbures, qui va du pétrole ou de l'asphalte au diamant en comprenant les combustibles, et dont chaque corps a suscité les deux mêmes théories adverses : l'une organique, l'autre inorganique. Précisément, plusieurs mémoires allemands et russes, très résolument opposés les uns aux autres comme conclusions, viennent d'être publiés. En donner un aperçu sera une occasion d'émettre, au sujet des carbures divers, une thèse intermédiaire et éclectique, sur laquelle j'ai l'intention de revenir ultérieurement. Il me semble, en deux mots, y avoir égale évidence que certains corps carburés ont une origine minérale, comme les diamants du Cap, les graphites des mêmes gisements ou des météorites, les graphites ou hydrocarbures de divers filons quartzeux ou pegmatoïdes, et que d'autres, au contraire, comme les combustibles ou les schistes bitumineux, ont une origine organique. Les deux modes de production se sont certainement rencontrés l'un et l'autre, et la difficulté
GITES
MINÉRAUX
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d'interprétation, plus ou moins grande suivant les cas, n'existe que pour certains corps intermédiaires, comme les graphites des terrains cristallophylliens, les pétroles, les asphaltes, etc., surtout lorsque ces substances ont visiblement été amenées dans leur gisement actuel par une remise en mouvement secondaire, qui contribue à en masquer l'originè primitive. Propriétés du graphite. — Le graphite est, on le sait, du carbone cristallisé, avec mélange de certaines impuretés très difficiles à éliminer complètement. Ce minéral adonné lieu, dans ces dernières années, à divers travaux chimiques importants, parmi lesquels il suffira de citer ceux de MM. Berthelot, Moissan, Schiitzenberger en France, Luzzi, Nikolaïew, etc., à l'étranger (*). L'un des principaux résultats de ces travaux a été de mettre en évidence l'existence de plusieurs graphites distincts, se séparant les uns des autres aussi bien par leur mode et leur température de formation que par leurs propriétés chimiques. (*) Voir, notamment : Théorie des corps pyrogénés (Avn. Ch. el Phys., 4° série, t- IX, p. 475); _ Recherches sur les e'ials du carbone (Ann. Ch. et l'hys.,
- ' série, t. XIX, p. 392); — et les nombreux travaux du même savant
sur la synthèse directe de l'acétylène par l'hydrogène agissant sur le carbone volatilisé dans l'arc électrique (C. fi., t. LIV, p. 640, 1862; Ch. et Phys., 3° série, t. LXVII, p. 64, 1863; la Synthèse chimique, 1887 )> sur les acides humiques, etc.. ; MOISSAN, Etude des différentes variétés de graphite. Etude du graphite extrait d'une pegmalite (C. R., CXIX. 976, 1894; CXXI, 538; 1895); Sur les différentes variétés (te carbone (Ann. Ch. et Phys , juillet, août 1896) ; BERTHELOT,
SCHOTZENBERGER et BouROEOis, Recherches sur le carbone de la fonte blanche [C. /}., t. LXXX, p. 9111; PAUL et LÉON SCHUTZENBERGER , Sur Iniques faits relatifs à l'histoire du carbone (C. R., t. CXI, 1890, p. 774) ; Luzzi, Sur le graphite (D. Ch. Ges., t. XXIV, p. 4805, et t. XXV, ^214); Ueber Graphiloid(B. u. II. Z., 52, p. 11-13, 1893) ; — BECK UND LUZZI, 'ber die bildung von Graphit bei der Conlactmetamorphose (.Y. Jahrb. /■ «in. und Geol, 1891, t. II, p. 28).