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DES GITES MINÉRAUX

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NOTES SUR LA THÉORIE

Il y a, on le conçoit, un réel intérêt à comparer les propriétés des graphites naturels à celles de produits artificiels, dont l'origine est parfaitement connue. C'est le moyen, notamment, d'arriver à déterminer à quelle température tel ou tel graphite minéral a dû se former, ou plutôt à quelle température maxima il se sera trouvé porté un instant par le métamorphisme. La distinction des graphites foisonnants ou non foisonnants après traitement à l'acide azotique, dont il sera question plus loin, peut même permettre de reconnaître les graphites résultant d'une cristallisation en bain fondu de ceux obtenus par métamorphisme. Peut-être cependant ne faudrait-il pas trop attendre d'observations semblables au sujet du problème qui nous intéresse avant tout, c'est-à-dire de l'origine première du graphite. Dans la grande majorité des cas, en effet, — et en laissant de côté seulement certaines roches ultrabasiques ou certaines météorites assimilables à de véritables fontes, — il y a beaucoup de probabilités pour que les graphites proviennent de combinaisons carburées plus ou moins complexes, soumises à des températures ou à des pressions plus ou moins élevées. Or l'on peut partir d'hydrocarbures très divers, aussi bien minéraux qu'organiques, de pétrole comme de végétaux (*) ; on peut les soumettre à des réactions extrêmement variables : dès lors qu'à un moment donné la température aura été suffisante, ou que la réaction, moins intense, aura été suffisamment prolongée, le produit (*) Le graphite des Alpes est certainement, comme on le verra plus loin, le produit d'une action calorifique sur de la houille : par exemple, au Chardonnet, le long d'une roche éruptive. De même, Karpinsky, étudiant le gisement de houille de Fadina, sur le versant Est de l'Oural (Journal des Mines, 1880, t. I, p. 87 ; — cf. ibid., 1887, n' 7), y a reconnu du graphite d'origine végétale et produit par métamorphisme. Beck et Luzzi (.V. Jahrb. f. Min., 1891, t. II, p. 28) ont prouvé également que le granité de Donner, en Saxe, avait transformé en graphite la matière charbonneuse de certains schistes siluriens.

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fixe, le corps limite, auquel on arrive toujours, est un graphite non foisonnant, et la nature de ce graphite, ne dépendant guère que de ces conditions de température et de temps, ne renseigne, par suite, en aucune façon sur l'origine première. Cette remarque faite, je vais rappeler sommairement celles des propriétés du graphite qui pourront nous être utiles tout à l'heure pour la discussion. D'après les travaux que je viens de rappeler, le carbone, dont les innombrables dérivés sont la base de toute la chimie organique, présente lui-même un grand nombre de variétés allotropiques,' pouvant être groupées suivant trois types principaux, bien distincts par leur poids et leur chaleur spécifiques : carbone amorphe, graphite et diamant. Les densités de ces corps vont de 1,76 pour le noir de fumée pur et non calciné à 2 ou 2,25 pour le graphite artificiel, 2,26 pour le graphite du Canada (Buckingham), 3,5 pour le diamant. Le carbone pur, difficile à dégager de ses combinaisons, apparaît, d'après M. Berthelot, comme un état limite de carbures d'hydrogène de plus en plus condensés, de plus en plus appauvris en hydrogène : état limite, qu'on obtient seulement à une température très élevée (graphite), ou sous pression (diamant) (dans le second cas, avec passage probable par l'état liquide). Quand on purifie du carbone amorphe et qu'on le chauffe, on élève progressivement sa température de combustion dans l'oxygène et l'on augmente sa stabilité en présence d'un mélange déterminé d'acide sulfurique et d'acide chromique. Terme extrême de la série amorphe, le graphite, qui représente la forme stable du carbone à haute température et sous la pression ordinaire, offre lui-même une température d'oxydation d'autant plus élevée qu'il a été chauffé à plus haute température.