Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)
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NOTES SDR LA THEORIE
D'une façon générale et très caractéristique, la dissolution de chlorate de potasse dans l'acide azotique fumant transforme tout graphite en oxyde graphitique vert ou jaune, qui a la propriété de déflagrer par la chaleur en augmentant beaucoup de volume et en laissant un résidu noir d'oxyde pyrographitique. Au contraire, une curieuse propriété, étudiée par MM. Moissan et Luzzi, permet de distinguer deux types de graphites, peut-être très différents d'origine. Il suffit, pour cela, d'imbiber le minéral d'acide azotique fumant, de sécher et de chauffer. Après cette opération, certains graphites, auxquels M. Luzzi propose de réserver le nom de graphites proprement dits, foisonnent à partir de 175° ; ce sont ceux produits par cristallisation dans un bain métallique en fusion, le graphite des pegmatites, des roches diamantifères du Cap, de certains cipolins, etc. — D'autres, les graphitites, ne foisonnent pas, tels que ceux obtenus par volatilisation du carbone au moyen de l'arc électrique ou par transformation calorifique d'autres carbures, et la plupart des graphites naturels, y compris les gros amas de Sibérie et le graphite inclus dans le granité de l'Ariège : ce qui met peut-être en évidence le rôle du métamorphisme calorifique exercé sur des hydrocarbures d'origine quelconque dans la formation de ceux-ci (*). D'après M. Moissan, ce foisonnement pourrait être attribué au brusque dégagement de gaz résultant de l'attaque d'un peu de carbone amorphe, interposé dans le graphite. Certains graphites, tels que ceux de Borrowdale (Cumberland), renferment, en outre, des gaz emprison-
(*) Généralement, le graphite proprement dit, foisonnant, est nettement lamellaire ; le graphitite est en agrégats compacts. On a encore proposé de distinguer, sous le nom de graphiloïde, les variétés les plus compactes, sans éclat! brûlant à une température moins élevée et généralement impures (hydrogène ou azote). L'existence de ce dernier type est loin d'être démontrée.
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DES GITES MINÉRAUX
nés et retenus avec une grande énergie, que l'on recueille en chauffant au rouge dans le vide. Sur 4 centimètres cubes de gaz ainsi produits par 1 centimètre cube de graphite, l'air occupait 0 cm , 7, et le reste était formé d'hydrogène et d'hydrocarbures. Un autre point, auquel on a attaché récemment de l'importance, est la présence fréquente, et depuis longtemps connue, de l'azote dans certains graphites : présence qui, si elle ne prouve nullement, comme on l'avait d'abord prétendu, l'origine organique de ceux-ci, constitue cependant un rapprochement avec les matières organisées. Des analyses, faites sur la suggestion de Rosenbusch (*), ont trouvé de l'azote dans une matière noire graphiteuse du Renchgneiss dans la Forêt Noire, puis dans le graphite de Ce vlan, etc. On s'est parfois demandé aussi s'il n'y aurait pas là un indice de combinaisons cyanurées asse^ problématiques . Graphite cristallisé en milieu basique (**). — Parmi les graphites naturels, nous pouvons étudier d'abord ceux qu'un foisonnement manifeste permet d'attribuer à la (*) ROSENBUSCH, Studien im Gneissgebirge des Sckiaarzwalds [Mitt. had. geol. Landesanst., 1899, 4, 9). — Cf. VONERDMANN, Uberdas Vorkommen des Stickstoffs im Urgestein (Ber. deutsch. chem. Ges., 1896, 29, 1710). (**) Je ne veux pas envisager ici le côté industriel de la question du graphite. U me suffira donc de rappeler que les deux principaux centres de production du graphite dans le monde sont : d'une part, Ceylan poulies graphites supérieurs à gros grains; de l'autre, l'Autriche (Bohême et Moravie) pour les graphites inférieurs. Ceylan a exporté longtemps, en moyenne, 30.000 tonnes de graphite par an, dont les 94 à 98 centièmes ont une teneur supérieure à 90 p. 100 de carbone, tandis qu'en Autriche et Bavière on n'arrive guère à isoler plus des 23 centièmes à la même teneur. Cette industrie de Ceylan a subi une crise dans ces dernières années et la production est, paraît-il, tombée à 12 ou 13.000 tonnes vers 1899, bien que la statistique française mentionne encore, pour cette année-là, 29.000 tonnes. D'après M. Weinschenk, l'exploitation a même été totalement suspendue, en 1900. pouï des raisons politiques.
En Autriche, sur une production totale de
21.346
tonnes en
1891,
la