Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)
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NOTES
SUR
LA
THÉORIE DES
genres sont également nombreux : même allure en lentilles interstratiliées, même contact avec «les bancs calcaires, même abondance de titane (fer titane, sphène et rutile en Styrie)(*)'. Je crois donc, en résumé, qu'on ne saurait actuellement se prononcer d'une façon absolue sur les gisements cristallophylliens de Bavière, tout en admettant qu'il existe des arguments sérieux en faveur de leur origine intrusive; mais il ne semble pas moins incontestable qu'aux deux extrémités de la série on a : d'une part, des graphites d'origine interne, cristallisés dans des bains de fonte, ou, par fumerolles, dans des roches acides et dans des quartz, et, d'autre part, des graphites organisés obtenus par une simple cuisson profonde de combustibles; c'est-à-dire que, suivant les cas, ce carbone a ou n'a pas passé par les phénomènes de la vie, sans qu'il y ait lieu d'établir à cet égard aucune affirmation a priori. Il LE RÔLE DU TITANE EN GÉOLOGIE.
Le titane est une de ces substances, considérées comme rares, parce qu'elles occupent, en réalité, un très petit volume dans l'écorce terrestre, et qui sont néanmoins extrêmement répandues. Nous verrons tout à l'heure comment la concentration première, la plus importante, de ce métal paraît s'être faite, en raison de ses affinités avec le fer, sous forme de magnétites titanifères et de fers titanés, émanés directement de roches basiques par une (*) M. Wemschenk remarque seulement, à ce propos, qu'en Bohême les roches non graphiteuses sont, en général, pauvres en rutile, tandis qu'en Styrie le titane est abondant un peu partout, il insiste, d'autre part, sur l'altération du kaolin, qui, pour les raisons déjà indiquées, ne ine parait pas à l'aire intervenir. De toutes façons, on remarque, d'ailleurs, dans les Alpes, une altération analogue le long du graphite, mais ayant porté ici sur des schistes ehloiïlcux et non plus sur des pegmatites, en sorte qu'il s'est produit du talc au lieu de kaolin.
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ségrégation profonde. D'autre part, le titane a certainement subi, sous forme de fumerolles, un départ acide, qui a donné, dans des filons de quartz ou de pegmatite, des cristallisations de rutile, d'anatase ou de brookite, à rapprocher des cassitérites ou des zircons. C'est le même dualisme dans le mode déformation, que nous avons déjà signalé tout à l'heure pour le carbone (diamants et graphites des kimberlitcs, météorites ou aciers; diamants, graphites et bitumes des pegmatites) et qui se retrouve si fréquemment dans la nature, étonnant d'abord les esprits amoureux de solutions uniques. On peut ajouter, pour le titane, comme pour beaucoup de métaux, comme pour le fer en premier lieu, le rôle si important des remises en mouvement secondaires, qui arrivent à lui faire subir une série de cycles absolument complets. Sans insister sur les détails de cette question rainéralogique(*), il suffit, en ce moment, de remarquer que les cristaux de rutile subissent des pseudomorphoses fréquentes et bien connues, soit en ilménite, soit en sphène, suivant qu'il y a pénétration de fer ou de chaux. L'ilméftîte part de la périphérie et gagne progressivement le long des clivages. L'ilménite'ou la magnétite titanifèrese transforment, de leur côté, très facilement en sphène (leucoxène) dans les éléments microscopiques des roches, par contact avec des éléments calcaires ; et, d'autre part, le sphène est susceptible de s'altérer en ilménite par réaction ferrugineuse (**). La simple altération de l'ilménite, (*) Voir à ce sujet : LACROIX, Minéralogie de la France, t. 11, p. 233 ; t- 111, 187 ettHii (articles anatase, brookite, rutile, fer titane, sphène). •I emprunte à cet ouvrage la plupart des indications minéralogiques relatives à des gisements français, qu'on trouvera ici. {'*) Dans de nombreuses roches et, spécialement, dans des amphiboUtea, on assiste au passage du rutile au sphène (leucoxène) : celui-ci, pouvant, à son tour, donner de l'anatase, ou même du rutile, de l'ilménite, de la perowskite, de la calcite. Ainsi, dans le granité amphibo'"que d'Algajola, en Corse, les cristaux de sphène brun abondants, qui éteignent 1 centimètre, sont souvent recouverts d'un enduit d'ilménitc.