Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)
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EN ASIE CENTRALE
RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES
de combustibles minéraux, dans un pays comme leTurkestan, où les froids très vifs de l'hiver, exigeant impérieusement l'emploi de combustibles pour la consommation domestique, intéressent une population de plus de 6 millions d'habitants. D'autre part, les 4.700 kilomètres de voie ferrée qui seront en exploitation en 1904 n'ont jusqu'ici comme perspective, pour le chauffage des locomotives, que l'emploi des résidus de pétrole importé de Bakou, à plus de 2.000 kilomètres des bases de ravitaillement. Cette question des combustibles minéraux du Turkestan attirait déjà depuis longtemps l'attention du Gouvernement Russe, et S. Exc. le Ministre des Finances a envoyé dans le pays, à l'époque où je m'y trouvais moimême, quatre ingénieurs du Corps des Mines pour étudier les ressources que pouvaient présenter les environs pins ou moins immédiats des lignes de chemin de fer en exploitation, au point de vue de la mise en valeur des gîtes de combustibles minéraux, solides ou liquides, reconnus dances parages. On avait signalé en effet, en outre des gisements de charbon, de nombreux affleurements de naphte, de bitume et d'ozokérite sur les limites de la chaîne bordière du Ïian-Chan et des steppes, depuis Sergiopol jusqu'à Tachkent, ainsi que sur les versants nord et sud de l> chaîne de l'Alaï. J'étais enfin informé qu'une Soe$" belge se proposait de mettre incessamment en exploit3' tion et de fondre sur place des minerais de cuivre silo* aux environs de Kokand. Tous ces renseignements me faisaient entrevoir | possibilité de réunir des éléments suffisants pour prese"' ter une esquisse des richesses minérales du Turkestan eI de la Boukharie, au moyen de documents récents, pW* et d'études faites sur place. Tel a été le but principal de la Mission dont M- I e ^ chargé nistre de l'Instruction publique a bien voulu me
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Une étude de ce genre, dans un pays qui s'ouvre à peine à la civilisation moderne, comportait évidemment l'examen des moyens de pénétration, chemins de fer et navigation, si intimement liés au développement de la vie économique dans les pays neufs. Je me contenterai ici de donner seulement les développements indispensables pour donner une idée des moyens de transport à employer et du prix de revient à prévoir pour amener sur place le matériel nécessaire, et je renvoie à une communication, que j'ai récemment faite à la Société des Ingénieurs Civils de France (*), les personnes qui désirent se faire une idée du développement politique, économique et agricole, en un mot de l'œuvre des Russes en Asie Centrale, dans ('os dix dernières années. J'ai été aidé dans l'accomplissement de ma tâche par M. André Petit, Ingénieur des Arts et Manufactures, qui m'a secondé efficacement pendant toute la durée de l'expédition. Nous devons aussi une mention particulière de gratitude et de reconnaissance à S. Exc. le Ministre de la Guerre, général Kourapatkine, qui nous a introduits auprès de S. H. Exc. le général IvanofT, Gouverneur général du Turkestan et Dépendances, à Tachkent. Grâce à ces hautes influences, nous avons reçu partout le plus bienveillant accueil, et un officier boukhare, attaché par 8- A. l'Émir de Boukharie à notre expédition, nous a procure, pendant la durée de l'expédition, les hommes et les chevaux nécessaires au transport de notre matériel et de notre personnel. Notre Mission comprenait en effet, en outre du personnel technique dirigeant, un charpentier et un forgeron russes, indispensables pour nos prospections, dos interprètes pour les langues tadjik et ouzbeg, idiomes es sentiellement différents parlés par les populations sartes Lïviwft 1 »
du 3 octobre 1902 = Turkestan et Boukharie, par M. E.-D. \oiUlelxn de septembre 1902, p. 336).