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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES

sur laquelle on peut reconnaître, nettement visibles, des caractères hébraïques. On la croit authentique. D'après les traditions locales en effet, les Hébreux auraient connu et activement exploité les placers de cette région. Naturellement, la légende des trésors du roi Salomon trouve sa place dans ces récits, sans avoir d'ailleurs plus de base scientifique que les traditions analogues qui placent l'origine de ces trésors en Arabie, en Abyssinie et même au Transvaal, pour ne citer que les hypothèses les plus courantes. Une autre période plus récente, et qui a laissé des traces indéniables, est celle qui se rapporte aux invasions des Mongols. Des documents authentiques établissent que, lors de la prise de Samarcande par l'empereur mongol Gengis-Khan, l'orpaillage était florissant sur les bords du Zarafchan. On l'y pratique encore à présent aux mêmes endroits, le long des ariks (nom générique des canaux dérivés des cours d'eau, dans un but d'arrosage) qui traversent cette grande cité. Les Mongols apportèrent avec eux des méthodes relativement perfectionnées, du moins en ce qui concerne le percement de galeries ou, pour parler plus exactement, de canaux souterrains d'écoulement, permettant d'exploiter au-dessous du niveau général des eaux. Nous verrons tout à l'heure des exemples de ces procédés, actuellement encore en usage chez les Sartes de divers districts de la Boukharie. Même dans leurs chantiers à ciel ouvert, les exploitants ont adopté, en beaucoup d'endroits, le mode d'attaque et de remblayage des stériles derrière les murs en pierres sèches que j'ai vu constamment employer, dans les exploitations de la Mandchourie et de la Corée. La période d'occupation par les Grecs, bien antérieure à celle des Mongols, a laissé un appareil de récolte de l'or, caractéristique de cette civilisation : la toison de

EN ASIE CENTRALE

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mouton, illustrée par Jason. On l'emploie beaucoup en Boukharie, notamment dans les alluvions à or fin de l'Amou-Daria. Des ouvriers spéciaux préparent ces peaux, car la laine n'est pas laissée avec sa longueur naturelle : la toison est tondue jusqu'à 1 centimètre environ de la peau, de manière à donner, au toucher, l'illusion d'un velours. De 5 en 5 centimètres, une rigole de 15 millimètres de large est tondue à ras peau, en travers du courant. Cette disposition favorise l'entrée des grains d'or à la base des brins de la partie non rasée, où ils sont « sauvés », suivant la pittoresque et vivante image usitée. Los Grecs ne faisaient travailler aux mines que leurs captifs ou leurs esclaves : ils ont surtout laissé leur empreinte, en ce qui concerne l'or, sous la forme d'objets artistiques et de monnaies. Les Sartes, race dénuée d'esprit d'initiative, ont simplement continué les traditions que leur a léguées le passé. Je donnerai plus loin une description des méthodes de travail que je leur ai vu employer. Quant à savoir quelle est l'importance de la production qu'ils obtiennent au moyen de ces procédés, c'est une question assez difficile à résoudre, même approximativement. Sauf dans le district de Saripoul, où l'orpaillage est l'unique ressource des habitants, les laveurs d'or de la Boukharie et du Turkestan ne s'adonnent à ce genre d'occupations que pendant la saison où les travaux des champs ne les absorbent pas, car le Sarte est un agriculteur-né, passé maître en fait d'utilisation de l'eau pour l'arrosage et qui préfère de beaucoup la culture de son lopin de terre irrigue au travail industriel, quel qu'il soit, même en orpail!ant pour son compte. Une autre difficulté qu'on rencontre quand on cherche a faire une enquête auprès des Sartes, au sujet de ce quils produisent, est leur crainte d'être dénoncés, trahis et spoliés. L'organisation administrative de la Boukharie