Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)

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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES

EN ASIE CENTRALE

est telle qu'aucun Sarte ne peut s'enrichir ou, pour parler plus exactement, no peut posséder quelque chose, sans exciter aussitôt la jalousie et l'envie du Beg (Gouverneur) ou de ses créatures, les Amlacdars (Percepteurs d'impôts), nommés par lui et qui n'ont qu'une vie éphémère, puisqu'ils suivent la fortune politique de leur chef. Cette race sans cesse renaissante et toujours famélique des Amlacdars connaît la fragilité des choses humaines; elle doit donc, en prévision des temps de disgrâce, amasser dans les temps prospères. C'est là la véritable plaie du pays. Elle se combine à merveille avec le vaste système d'espionnage qui s'étend sur toute la contrée et qui est inné dans la race.

des Sartes, dont on coupait les arbres de force ou moyennant un prix dérisoire, et. des ordres venus de l'Agence Politique mirent fin à ce brigandage . Cette campagne des loupes a eu cependant un résultat intéressant. Elle a ouvert le pays aux étrangers et permis défaire savoir que nombre de Sartes s'occupaient, a^ec profit, de l'orpaillage des placers. On apprit ainsi qu'il y avait dans les provinces du Darvaz et du Karathégine de grandes masses d'alluvions aurifères. Ces renseignements parvinrent aux oreilles de M. l'Ingénieur des Mines Jouravlo Pakorski, résidant à Batoum, qui, le premier, se rendit dans le pays et, après avoir reconnu l'importance de certains gisements, provoqua l'établissement d'un règlement minier, qui devenait nécessaire du moment qu'il s'agissait d'installer dans le pays dos exploitations régulières. C'est dans ce but que S. H. Exc. le Général Gouverneur du Turkestan envoya sur les lieux, en 1896, M. l'Ingénieur en chef Mikhailoff, Chef du Service des Mines du Turkestan, en résidence à Tachkent.

Arrivée des Russes. — Les placers de la Boukharie ont commencé à être signalés en 1894, par suite de l'arrivée dans le pays de chasseurs de « loupes » de nojr er, sortes d'excroissances végétales qui se présentent sur le tronc de certains de ces arbres et qui ont une grande valeur comme bois de placage. Il n'est pas rare de voir des loupes, bien coupées et bien conservées, se vendre à Marseille jusqu'à 40 francs le kilogramme. On peut donc les aller chercher loin. L'Asie Mineure, le Caucase en ont donné des quantités considérables. En 1894, des Géorgiens originaires de Koutais, établis à Boukhara, qui connaissaient bien la valeur de ces loupes pour en avoir fait dans le temps la chasse et qui savaient les couper, ce qui demande des soins spéciaux, vinrent tenter ce genre spécial d'industrie dans la Boukharie. Le pays s'y prêtait, car il faut, pour réussir, opérer dans des contrées privées de code forestier et d'administration régulière. En deux années, les loupes les mieux placées au poin' de vue du débardage ont été raflées et des bénéfices allant jusqu'à 200.000 roubles par an ont été réalisés certains de ces chercheurs. On fut arrêté par les plaintes

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Loi minière de 1897. — La mission de cet Ingénieur conclut à la présence d'alluvions aurifères très importantes et à la nécessité de procéder à l'établissement d'un règlement minier, dont les bases étaient par lui posées en même temps. C'est ce travail qui s'est traduit par le règlement minier actuellement en vigueur, et dont une traduction est annexée à ce Rapport. En 1897, à la suite du voyage en Boukharie de M. le O r Kraft, dontj'ai cité déjà l'ouvrage, et de M. W. Rickmer-Rickmers, de Brème, une certaine extension fut donnée aux travaux de M. l'Ingénieur J. Pakorski, grâce à ' apport des capitaux qui lui fut ainsi fait; mais cette exploitation, basée sur l'emploi des méthodes sibériennes, ne pouvait pas aboutir à des résultats effectifs. On en