Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)

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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES

C'est dans le Khingaou que se jette la rivière de TabiDara. Le village de même nom se trouve à l'embouchure de ce cours d'eau. On passe de la vallée de Talbar dans celle du TabiDara par un col situé à la cote 2640, d'accès facile, même en hiver. Dès qu'on descend dans la vallée de Tabi-Dara, on est frappé par le développement considérable des vestiges d'anciens travaux d'orpaillage. Tout le cours supérieur de cette rivière, creusé dans les conglomérats friables supérieurs, sans grès ni poudingues fins interposés, se trouve évidemment dans les conditions les plus favorables à un enrichissement en or des alluvions de thalweg. Terrasses. — Les terrasses latérales, dans la partie supérieure de la vallée de Tabi-Dara, ne présentent pas de gros cubes visibles. Elles sont déposées tantôt à droite, tantôt à gauche du cours d'eau. Ce sont ces dépôts qui ont été l'objet principal des travaux anciens et modernes, car, bien que la population de la vallée s'adonne principalement à l'agriculture, nous avons trouve quelques chantiers d'orpailleurs en activité à quelques cent mètres en amont du village de Karanak. C'est à partir de ce village que la rivière commence ja présenter un élargissement sérieux de son lit, en même temps qu'elle décrit une grande courbe, causée par le changement de terrain qui se présente. On arrive en effet à la limite du terrain éocène supérieur, et les grès se présentent sous la forme de hautes cimes résistantes, contre lesquelles est venue se buter la rivière avant dé pouvoir se frayer un chemin. C'est en effet par une étroite gorge enserrée entre des parois verticales que la rivière débouche dans la plai'16 en pente douce par laquelle elle termine sa course avant de se jeter dans le Khingaou. Au débouché de cette véritable cluse, il y a naturellement un épanouissement et un

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dépôt considérable de cailloux; en un mot, les conditions requises pour un enrichissement important en métal précieux se trouvent réunies sur ce point. Aussi notre expédition a-t-elle reconnu immédiatement que c'était cette portion de la vallée qui présentait les conditions les plus avantageuses pour une exploitation mécanique de longue durée. L'emplacement le plus convenable occupe une longueur de 5 verstes à partir de l'embouchure du Tabi-Dara, en remontant cette rivière. Non seulement les sables aurifères occupent toute la partie formant l'épanouissement en aval de la grande cluse elle-même, mais, en outre, cette partie resserrée et très inclinée de la rivière permet de prendre l'eau sous pression et de la conduire, avec des frais très réduits, sur l'emplacement même où se feront les travaux. Pente du lit. — Il résulte en effet de notre nivellement que la pente du lit de la rivière est de 5 p. 100 depuis la sortie de la grande cluse jusqu'à l'embouchure et qu'elle s'élève à 7 p. 100 en amont de cet accident. Il est donc facile, avec un tuyau de 1.000 mètres de long, de créer une pression effective de 60 mètres, très suffisante pour 1 obtention de la force motrice nécessaire, avec des roues Pelton de dimensions réduites. Quantité deaii disponible. — L'eau se trouve en abondance dans le Tabi-Dara. Il y en a même plutôt trop, tant donnée la méthode que je décrirai plus loin comme étant celle qui convient à ce genre de dépôts. Au moment de notre séjour sur les lieux, les hautes eaux battaient leur plein. Le débit était, au passage de la cluse, de 4 mètres cubes à la seconde. Le régime d'hiver est de moitié de ce chiffre. On voit qu'il y en a plus qu'il n'en faut, en ne tenant pas compte des eaux qui circulent dans e gravier même, qui constituent, comme je l'ai expliqué précédemment, une fraction importante du débit total.