Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)

252

EN ASIE RICHESSES MINÉRALES

CENTRALE

253

DES POSSESSIONS RUSSES

La présence de l'or en quantité payante y a été démontrée par nos prospections et par les nombreux travaux anciens que contient la haute vallée de ce cours d'eau. Les teneurs en profondeur varient entre les limites ordinaires de ces travaux indigènes souterrains (50 dolis pour 100 pouds = 8 francs au mètre cube). Quant au cubage des alluvions contenues, il peut s'éta blir sur une largeur moyenne de 250 mètres depuis l'embouchure du Tabi-Dara jusqu'à l'entrée de la grande cluse, c'est-à-dire sur une longueur de 5 kilomètres, sans parler des terrasses latérales, dont le cubage n'a pas été compris dans mes évaluations. Il convient, pour fixer le chiffre des épaisseurs de ces alluvions, de se rapporter comme base à ceux de Talbar et de Safet-Daria, qui sont certainement des minima, ces derniers points étant très éloignés de l'embouchure proprement dite des cours d'eau dans l'affluent principal et les épaisseurs des alluvions allant régulièrement en augmentant depuis la source jusqu'aux embouchures, en vertu du mode même de formation de ces placers, décrit en détail au début de ce travail. Méthode d'exploitation à appliquer à ces alluvions. — Les explications que je viens de donner sur le mode de gisement de l'or dans les principaux placers de la Boukharie Orientale montrent clairement que les procédés manuels ordinaires ne leur sont pas applicables. Les teneurs sont trop faibles et les cubes à remuer trop importants pour être rémunérateurs, dans un pays où la main-d'œuvre n'est pas assurée d'une façon régulière. Ils sont, au contraire, d'une exploitation facile et rémunératrice avec les méthodes modernes d'excavation et de lavage, qui sont d'un empku désormais courant. Ainsi envisagées, ces exploitations offrent des risques infiniment moindres que celles qui ont pour but de traiter des alluvions riches, mais de cubage

restreint, qui sont le rêve et le but préféré des placériens ordinaires. Tous les procédés de terrassement mécanique peuvent être appliqués à l'excavation de ces graviers aurifères. Cependant, après une étude complète, j'ai conclu à l'emploi d'excavateurs à godets, au lieu de la pelle mécanique, genre « Steam Shovel », des Américains, qui est d'un emploi si courant de l'autre côté de l'Atlantique et qui présente, en effet, dé nombreux avantages, surtout dans les pays où il est possible de se procurer facilement de la main-d'œuvre de bonne qualité. Mais, quand on étudie des questions de lavage d'alluvions aurifères, il ne faut pas perdre de vue que l'excavation des matières n'est qu'une des opérations préliminaires, et peut-être la plus facile, celle tout au moins au sujet de laquelle règne le moins d'incertitude. Au contraire, les opérations suivantes, c'est-à-dire le débourbage et le lavage, sont beaucoup plus délicates et réclament, dans bien des cas, une étude spéciale pour chaque cas particulier. Mais, quelle que soit la nature des appareils de débourbage qu'on emploie, il est de la plus haute importance de les alimenter d'une façon régulière, ce qui 11 est possible qu'avec des excavateurs à godets. Surcharger la trémie de distribution d'énormes paquets de déblai, atteignant, avec les Steam Shovels de grandes dimensions, jusqu'à 1 et 11/2 mètre cube par voyage, équivaut à se résigner à des à-coups très fâcheux dans le criblage et dans le lavage et, finalement, à des pertes considérables de métal précieux, conséquence des engorgements qui se produisent pour ainsi dire fatalement. JY 'il anleurs, la question est à présent jugée en ce qui concerne les dragues à or, dans lesquelles le même problème s est aussi posé au début. On a même construit un certain nombre de dragues dans lesquelles l'excavation était proPar une pelle mécanique ou par un caisson à char-