Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)

256

RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS ROSSES

Les trucs porteurs de l'excavateur seront à bogies et porteront aussi une grue, qui permettra de saisir et de transporter, en dehors du rayon d'action des godets, les pierres trop grosses pour être évacuées par l'excavateur proprement dit, ou qui pourraient fatiguer les organes, trémie, classeur, etc. Le sluice accompagnant l'appareil doit aussi présenter un dispositif particulier, permettant de remonter sur le transporteur à courroie les petits cailloux qu'aura laissé passer le cribleur. Il importe en effet de ne pas les laisser s'accumuler dans le canal de fuite, qu'ils combleraient rapidement, ce qui compromettrait l'écoulement dn chantier. Avec une installation de ce genre, les frais d'exploitation, pour un cube journalier lavé de 1.000 mètres, correspondant à une capacité par heure de 50 mètres cubes effectifs, ne dépasseront pas 3 dolis par 100 pouds (environ 0 fr. 55 par mètre cube) , y compris les frais généraux locaux. La teneur moyenne dite « de dragage », c'est-à-dire établie en tenant compte des couches stériles ou pauvres de la surface, qui coûtent aussi cher à traiter que l'alluvion riche et qui doivent par conséquent être payées par cette dernière, est assez constante dans tous ces placers de la Boukharie, formés par la démolition des puissants conglomérats que j'ai décrits plus haut. Cette teneur est, de plus, très régulière dans toute la masse des dépôts qui se trouvent au-dessous du niveau des eaux. Quant au chiffre qu'il convient de fixer, je pense ne pas dépasser une estimation très modérée en citant la teneur de 15 dolis aux 100 pouds, c'est-à-dire environ 2 fr. 50 par mètre cube en place. En rapprochant ce chiffre de celui que j'ai prévu plus haut pour les frais d'exploitation, il ressort clairement la conclusion que les alluvions aurifères de la Boukharie offrent un champ très rémunérateur aux moyens mécaniques qui y seront installés tôt ou tard.

EN ASIE CENTRALE

257

Vente de For chez les Sartes. — Le principal marché de l'or se tient à Khavaling. Il se vend en moyenne, à chacun de ces marchés, 9 à 10 livres russes de métal précieux, soit environ 4 kilogrammes d'or (la livre russe vaut 409 grammes et demi ; il y a 40 livres au poud). Il y a deux marchés par semaine. Les principaux acheteurs sont des Afghans, seuls ou associés avec des Sartes. L'or ainsi acheté est un moyen de remise sur les places commerciales de Boukhara et autres lieux, car on paiesur les placers le métal précieux presque à la valeur réelle payée par les banques. Le prix de vente varie en effet entre 32 et 34 tenguis le miskal. Les variations de cours tiennent à ce que 1 impôt sur l'or se paie, dans l'Amlacdariat de Saripoul, en nature, comme je vais l'expliquer plus loin. Il s'ensuit que, de juin à septembre, époque des levées d'impôts, le prix monte sensiblement, les contribuables qui n'ont pas amassé leur miskal d'or devant se le procurer à tout prix. Lor est très propre, ne contient pas de mercure, vu •pie l'emploi de cet adjuvant n'est pas répandu chez les Sartes, et il ne perd pas en moyenne plus de 5 p. 100 à la fonte. Le cours de 32 tenguis le miskal correspond, en mesures métriques, au prix de 2 fr. 76 le gramme. C'est le prix normal, le titre étant de 920 millièmes de fin après élimination des bas métaux. Perception de l'impôt sur l'or. — La perception de l'iniPot sur For est confiée aux Amlacdars, qui conservent, à ntre de frais de perception, 25 p. 100 des quantités ainsi récoltées. En outre, un Makhram, sorte de fonctionnaire en mission spéciale, chargé de l'inspection, prélève aussi "n certain quantum. Cet agent est nommé par le Kouche gui (Gouverneur général) de Guissar, personnage très "nportant et très riche de l'Administration boukhare, qui