Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)
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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES
EN ASIE CENTRALE
due énorme qu'occupent ces terrains entre le Pamir, la mer d'Aral et la ville de Samarcande. Si on envisage maintenant la question au point de vue pratique, on déduit immédiatement, des considérations d'ordre général que je' viens d'exposer, les points sur lesquels la reconnaissance des combustibles minéraux offre le plus de chances de succès : c'est évidemment sur les bords des anciens lacs, c'est-à-dire le long des promontoires montagneux qui divisent la steppe en autant de golfes s'avançant dans les vallées actuelles, que se trouveront les affleurements. En général, ces zones littorales sont plus ou moins plissées et redressées, ce qui facilite la reconnaissance du sous-sol.
Ridements principaux. — Le même phénomène se reproduit dans les autres pénétrations des terrains secondaires dans l'intervalle que laissent entre elles les dernières ramifications occidentales du massif du Tian-Chan vers les plaines aralo-caspiennes. Si on envisage, en effet, dans son ensemble, la constitution orographique du littoral -de la steppe, entre le Ferganah et l'Irtich, on constate immédiatement qu'il existe, au Nord de Tachkent, entre cette ville et la vallée de l'Irtich, quatre ridements principaux, dirigés approximativement N.O.-S.E. et allant se perdre dans la steppe (Voir Pl. VIII, fig. 5, la carte d'ensemble). On franchit le premier, au Nord-Est de Tchemkent, en remontant la vallée de la rivière Arys. C'est la chaîne du Kara-taou, que j'ai déjà citée plus haut et qui est, de toutes les ramifications montagneuses s'avançant dans le désert, -celle qui porte le plus loin ses derniers chaînons, bien qu'elle ne soit pas la plus élevée. Au delà de ce premier col, se présente la plaine dans laquelle coule la rivière Tchou. Le chemin de fer d'Orenbourg à Tachkent évite cette chaîne en la longeant au Sud. Dans le bassin du Tchou, de nombreux gisements de charbon sont signalés. L'un des principaux se trouve à cheval sur la ligne divisoire du Tchou et du Sir-Daria, à la source des affluents Bougouni et Arys. Il a été déjà l'objet d'une demande de concession, à cause de la proximité de la ligne en construction vers Orenbourg et de la prochaine mise en train de la section TçhemkentVierny qui traversera les affleurements. On trouvera plus l°iu des renseignements à ce sujet. Pour passer de la vallée du Tchou dans celle de Vierny et de Kouldja, il faut franchir la chaîne des monts Koundik ou Kondi-Taeh, qui se prolonge jusqu'au lac Balkacl 1. J'ai déjà dit que les Chinois avaient exploité e t travaillent encore en ce moment des gisements de
Chaîne bordière du Turkestan. — En principe, par conséquent, on trouvera les affleurements de charbon au pied des montagnes et non au milieu des plaines, et comme, au contraire, le chemin de fer se développe de préférence au milieu de terrains plats, il s'ensuit que tous les gisements connus sont situés à des distances assez grandes de la voie ferrée, ce qui augmente les frais de premier établissement à prévoir, vu la nécessité de réunir ces affleurements au réseau principal par des embranchements à construire. Ii 'examen de la carte de la Pl. V, sur laquelle j'ai indiqué les principaux gisements du Ferganah, confirme pleinement ces vues théoriques. On voit les gisements de charbon répartis sur les deux rives de cette grande plaine, limitée au Nord parle massif méridional du TianChan et au Sud par les monts Alaï. Je donne plus loin la nomenclature des principaux de ces gisements et je décrirai, avec quelque détail, le plus important d'entre eux, le plus puissant et. le mieux placé au point de vue des moyens de communication.