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Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)

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EN ASIE CENTRALE

RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES

elle a une forme allongée avec des dimensions d'environ 30 verstes de large sur 60 de long. Sa formation géologique est en tous points semblable à celle de Bakou, et l'île elle-même constitue un grand synclinal qui forme une sorte d'arête longitudinale médiane. Toute cette arête centrale est criblée de trous, dans lesquels les Turcomans ont, de temps immémorial, extrait le pétrole par leurs moyens primitifs accoutumés. Tchilikent est habité par une population de 2.000 habitants, répartis dans deux grands villages. Ce sont, pour la plupart, des Turconians qui s'occupent de pèche et surtout do l'exploitation des salines naturelles, ou « 1Lmans », dont ils recueillent le sel, qui est fort blanc, sur une épaisseur atteignant 3 pieds. Ce sel est vendu à Krasnovodsk et en Perse. Cette population s'occupe de moins en moins de la récolte du naphte brut, industrie à laquelle elle a été initiée par les puisatiers persans, fort habiles à gagner les niveaux profonds au moyen de soutènements ingénieux des parois. Un ukase récent vient de reconnaître à ces Turcomans la pleine et entière propriété de 320 déciatines de terrains, situés justement au milieu de la zone d'enrichissement naphtifère. Cette décision a été portée à la connaissance des intéressés, peu de jours après notre passage à Krasnovodsk. Ces terrains ne peuvent pas être vendus par leurs possesseurs indigènes, mais ils peuvent les louer, soit pour une somme fixe annuelle, soit à tant par poud exporté. C'est le cas pour les terrains que la Société Nobel exploite dans Tchilikent, depuis nombre d'années déjà. Il y a aussi d'autres sociétés, de Moscou et de Pétersbourg; mais l'affaire Nobel est de beaucoup celle qui a installé et qui exploite le plus grand nombre de puits. Cette société est aussi la seule qui se livre à l'exportation, grâce à un pipe-line de 20 verstes, reliant les puits à la

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mer. Les pétroles bruts sont portés à Bakou, où on les soumet au traitement spécial qu'ils nécessitent pour en extraire la paraffine. Les pétroles bruts de Tchilikent en contiennent en effet jusqu'à 6 et 7 p. 100. Une usine spéciale vient d'être construite dans ce but à Bakou, mais la dépression des prix de vente, qui pèse si lourdement sur l'industrie pétrolifère depuis plusieurs années, entrave ces nouvelles exploitations. Une autre particularité des puits de Tchilikent, c'est la faible profondeur à laquelle se rencontre le niveau payant. Ils ne dépassent pas 50 à 60 mètres de profondeur moyenne, et un seul puits a été poussé jusqu'à 100 sagènes, avec un diamètre de 15 centimètres. Cette faible profondeur permet d'opérer l'extraction au moyen de l'air comprimé, de sorte qu'on se dispense entièrement de pompage. Il y a eu aussi quelques puits jaillissants. La production moyenne journalière par puits atteint 500 pouds. En outre du compresseur desservant l'extraction de l'huile, la Société Nobel a installé une distillation d'eau douce pour son personnel et ses machines. Les travaux, dirigés par M. l'Ingénieur Abrahamson, sont exécutés systématiquement, par rangées de puits alignés, suivant la méthode appliquée universellement à Bakou.

CHAPITRE IV. MINES MÉTALLIQUES. Les minerais appartenant à cette dernière catégorie °nt, de beaucoup, ceux qui ont le moins attiré l'attention dans les pays dont je parle : il était évidemment impossible de songer à en tirer parti tant qu'il n'existait

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