Annales des Mines (1903, série 10, volume 3)
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RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES
plier aux habitudes du travail industriel régulier que les peuples sédentaires. C'est le contraire qui se produit. Autant les Sartes agriculteurs et jardiniers manifestent d'éloignement pour le travail des mines, autant les Kirghizes, et surtout les Kirghizes pauvres, qui sont la majorité, l'acceptent avec plaisir. Il est indubitable que c'est dans cette population que se recruteront, avec la plus grande facilité, les ouvriers nécessaires aux exploitations minières de l'avenir. Examinons d'abord la densité de cette population. Les statistiques du gouvernement de Semipalatinsk, pour uné superficie de 442.000 verstes carrées, accusent une population de 615.000 âmes, dont la répartition, assez curieuse à examiner, s'établit comme suit : Nobles Prêtres Marcbands et artisans Paysans Anciens soldats et soldats Cosaques Kirghizes Divers Sur cet ensemble de
1.506 394 23.100 12.650 8.747 29.458 538.184 1 .221 615 .260
90 p. 100 sont de religion musulmane. On voit donc que la presque totalité des habitants est kirghiz ou tatar. La proportion des hommes étant de 54 p. 100 et le plus grand nombre des Kirghizes étant distribués sur le territoire minier, on peut compter qu'il est habité par 250.000 hommes. C'est parmi cette population que se recrutera la main-d'œuvre. Cette population est un mélange de Tatars et d'autochtones du Turkestan. Les types caractérisés de la fusion de ces deux races ne permettent pas de s'y tromper ; de plus, la langue emprunte la plus grande partie de ses mots aux vocabulaires turc et tatar.
EN ASIE CENTRALE
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La religion musulmane, qui est la seule professée, est très attiédie et se limite à l'observation de quelques pratiques extérieures. Les femmes n'y sont pas voilées ; mais la polygamie est permise ; il est à remarquer que ces populations n'enfreignent pas les prescriptions du Coran relativement à l'usage de l'alcool et ne boivent que du lait de jument légèrement fermenté. Les Russes ont défendu depuis quelques années l'entrée du territoire aux imans étrangers, qui pourraient entretenir et réchaufferies croyances du Prophète ; de là le relâchement de la foi. Cette population, qui vit exclusivement du produit des troupeaux et surtout de l'élevage des chevaux, n'est que partiellement nomade, en ce sens qu'elle est répartie en 754 communes, groupées elles-mêmes en 83 cantons; ceux-ci se sont partagé la jouissance de la région en pâturages d'été et d'hiver, et ils émigrent des uns aux autres suivant les saisons. L'Administration Impériale ne s'ingère pas dans l'existence sociale des Kirghizes et se borne à encaisser un impôt annuel de 6 roubles par yourte, la justice russe n'intervenant qu'en cas de conflit entre Russes et Kirghizes. Chaque commune est administrée par un chef nommé à l'élection, et ceux-ci désignent à leur tour les chefs de district. Question ouvrière. — On peut se demander pourquoi ce peuple exclusivement pasteur, auquel l'alcool est défendu par la religion et sans ' autre besoin que le produit de ses troupeaux, se pliera au travail des mines et ne lui préférera pas l'oisiveté de la steppe. La raison en est que, contrairement à ce qu'on pourrait supposer, il y a beaucoup de Kirghizes pauvres. En effet, pour qu'une famille puisse vivre, il lui faut au moins 2 vaches et 30 chevaux, dont plus de la moitié de juments. Or les épizooties sont assez fréquentes; de