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LES CHARBONS GRAS DE LA PENSYLVANIE

CHAPITRE VII. CONDITIONS D'IMPORTATION DU CHARBON GRAS AMÉRICAIN EN FRANCE.

Examinons d'abord quelle serait la valeur des charbons gras américains rendus aux ports . français ; nous verrons ensuite à quels prix on pourrait se les y procurer. Pour estimer la valeur des charbons américains dans les ports français, il faut les comparer aux charbons anglais qui y arrivent. Chimiquement, ces charbons se distinguent : 1° En ce que le Cardiff tient d'ordinaire de 22 à 25 p. 100 de matières volatiles, tandis que la teneur des charbons américains varie de 17 à 39 p. 100. Ces hautes teneurs exigent, sinon des foyers différents, du moins une conduite du feu plus soignée et plus exercée ; 2° En ce que le Cardiff criblé contient toujours 8 à 9 p. 100 de cendres ; le Cardiff menu, 13 à 14 p. 100, et le Newcastle menu, 17 à 18 p. 100, tandis que les charbons américains en contiennent rarement plus de 8 p. 100 ; la proportion de cendres dans les charbons américains connus et largement exploités se tient même vers 5 à 6 p. 100. Les cendres des charbons anglais sont fusibles et font du mâchefer, tandis que celles des charbons américains sont siliceuses, sèches et infusibles. Malgré ces différences de constitution, le pouvoir calorifique de ces charbons est à peu près comparable : le gros Cardiff donne 8.100 à 8.300 calories, chiffres qui sont atteints par tous les charbons américains de bonne provenance.

ET DE LA VIRGINIE OCCIDENTALE

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Physiquement, ces charbons se distinguent beaucoup plus effectivement. On reçoit généralement en France le charbon anglais sous deux formes : 1° le gros criblé, qui a passé sur une grille de 30 millimètres au moment du chargement en bateaux ; déchargé en France et sur tenders, il contient 30 p. 100 de menus inférieurs à 30 millimètres; 2° les menus. Pour le charbon américain, les conditions sont très différentes, selon qu'il s'agit du charbon des couches de l'Est ou du charbon de Pittsburg. Le charbon de l'Est, qui tient 30 à 40 p. 100 de menus au carreau de la mine, est particulièrement friable et, aux ports de débarquement, cette proportion s'élève à 70 ou 80 p. 100. Le charbon de Pittsburg, criblé à la mine, arrive, au contraire, en France, avec 30 p. 100 de menu seulement, c'est-à-dire comparable au gros criblé anglais. Le charbon de la couche de Pittsburg donne donc par l'ensemble de ses qualités des résultats comparables à ceux du gros Cardiff criblé. La quantité d'eau vaporisée est à peu près la même dans le même temps. La conduite du feu seule diffère un peu : avec le charbon américain, très gazeux, il faudra faire des charges plus faibles et plus répétées qu'avec le Cardiff ; mais l'absence de cendres collantes rend le charbon américain avantageux pour la préparation du feu. Les valeurs de ces deux charbons doivent donc être les mêmes; quand, par exemple, le Cardiff criblé vaut 20 francs dans un port français, le charbon de Pittsburg doit, pour y trouver un débouché, y être offert au même prix. Quant aux charbons américains des couches de l'Est, malgré leurs bonnes qualités chimiques, leur forte proportion de menus à leur arrivée en France rend leur emploi moins avantageux pour la production rapide de vapeur, notamment sur les locomotives de trains express. Ils sont inférieurs au gros criblé anglais, mais de tout point comparables à un bon charbon anglais qui